Thèse soutenue

Etude d’une voie de survie alternative à la sporulation contribuant à la persistance de Bacillus thuringiensis dans le cadavre de son hôte

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Hasna Toukabri
Direction : Leyla Slamti
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Microbiologie
Date : Soutenance le 11/07/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (Paris ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : référent : AgroParisTech (France ; 2007-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Biosphera (2020-....)
Laboratoire : Microbiologie de l'Alimentation au Service de la Santé humaine (Jouy-en-Josas)
Jury : Président / Présidente : Pascale Serror
Examinateurs / Examinatrices : Julien Brillard, Véronique Broussolle, Giulia Manina, Ivan Matic
Rapporteurs / Rapporteuses : Julien Brillard, Véronique Broussolle

Résumé

FR  |  
EN

Bacillus thuringiensis (Bt) est une bactérie entomopathogène appartenant au groupe Firmicutes sporulants Bacillus cereus sensu lato. Ce groupe comprend entre autres Bacillus cereus sensu stricto, responsable de toxi-infections alimentaires ou encore Bacillus anthracis, responsable de la maladie du charbon.Bt est capable de réaliser un cycle d’infection complet chez son hôte, ici la larve de l’insecte Galleria mellonella, fausse teigne de la cire. Bt tue son hôte, survit dans son cadavre et sporule, en activant séquentiellement des gènes de virulence, de nécrotrophisme et de sporulation (processus aboutissant à la formation de spores, formes cellulaires déshydratées dormantes et résistantes aux conditions défavorables). Néanmoins, la population bactérienne isolée des cadavres d’insectes est hétérogène et des cellules non-sporulantes, capables de survivre dans un état physiologique inconnu, ont été identifiées. Ces travaux présentent la caractérisation de ces bactéries à l'aide de méthodes de génétique moléculaire et d'imagerie cellulaire ainsi que d'une analyse transcriptomique par RNA-Seq.Les résultats démontrent que ces cellules sont transitoirement nécrotrophes, puis qu’elles subissent un ralentissement métabolique tout en restant viables et particulièrement adaptées à l'environnement du cadavre d'insecte jusqu’à au moins 14 jours post-infection. Par ailleurs, le RNA-Seq révèle que de nombreux gènes exprimés lors de la survie de Bt dans le cadavre de son hôte, sont impliqués dans l’homéostasie du fer ou encore dans la réponse au stress oxydatif. Ces derniers sont plus particulièrement exprimés au cours de la phase tardive de survie dans le cadavre de l’insecte.Cette étude est la première caractérisant l'état physiologique à long terme de Bt lors d'une infection. Elle met en évidence l'existence d'une voie de persistance alternative à la sporulation et montre l’adaptation de ces bactéries au cadavre de l’insecte, un environnement particulier et méconnu.