L'impact social et cognitif des néologismes genrés en anglais

The social and cognitive impact of gendered neologisms in English

• Auteur / Autrice : Océane Foubert
• Direction : Maarten Lemmens
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Sciences du langage : linguistique et phonétique générales
• Date : Inscription en doctorat le 14/11/2019
• Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....) en cotutelle avec Université Ludwig Maximilian de Munich
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Savoirs, Textes, langages

Mots clés

Mots clés libres

Néologisme

Genre

Linguistique de corpus

Linguistique cognitive

Neologisms

Gender

Corpus linguistics

Cognitive linguistics

Résumé

La question du genre est au cœur des enjeux sociaux actuels. Cet intérêt pour une société plus inclusive paraît également à travers le prisme du langage. La prise de conscience actuelle des questions du genre est notamment accompagnée de l'apparition de mots nouveaux genrés, principalement en anglais, tels que « mansplaining » (traduit en français par « mecspliquer ») qui désigne un homme expliquant quelque chose à une femme de façon condescendante ou « himpathy » » qui est la sympathie démesurée et inappropriée que reçoivent certains hommes de pouvoir alors accusés de comportements misogynes tels que le harcèlement sexuel. Ce phénomène linguistique n'est pas unique au contexte actuel, ainsi, dans les années 70 et 80, le mouvement féministe encourageait les femmes à nommer leurs expériences, afin de les rendre plus réelles. Des mots tels que « harcèlement sexuel » et « sexisme » ont alors été inventés, dans le but de rendre les évènements qu'ils dénotent plus visibles. Ce phénomène linguistique est motivé par l'idée que l'absence de nom peut faire douter de la réalité de l'entité qu'il dénoterait. Ce projet vise, dans un premier temps, à étudier l'impact social des néologismes genrés, à travers l'analyse des motivations et de la diffusion de ces termes. Dans un second temps, l'impact cognitif de ces néologismes sera étudié. Le projet s'intéressera notamment à la notion d'hypostase, qui correspond à l'idée qu'un mot crée une réalité (substance) conceptuelle. Malgré son attractivité intuitive et l'enjeu social potentiel, l'idée de l'hypostase reste à confirmer par des études empiriques. Un protocole expérimental pilote sera alors développé afin de mesurer l'impact cognitif potentiel des néologismes.

The notion of gender is at the heart of current social matters, and the centrality of this notion can also be seen through the prism of language. The current gender awareness context is accompanied by the emergence of new gendered words, mainly in English, such as ‘mansplaining' (which refers to a man explaining something to a woman in a condescending way or ‘himpathy' which refers to the inappropriate and disproportionate sympathy powerful men often enjoy in cases of misogynistic behaviour such as sexual harassment. The creation of neologisms in the 70s and 80s is strikingly similar to the creation of gendered neologisms today, the feminist movement encouraged women to name their experiences in order to make them more real. Words such as ‘sexual harassment' and ‘sexism' were then coined, in order to make the events they denote more visible. This linguistic phenomenon is motivated by the idea that the absence of a name may cast doubt on the reality of the entity it would denote. This thesis project centres on the study of the social impact of gendered neologisms, through the analysis of the motivation and diffusion of these terms. The cognitive impact of these neologisms will also be analysed. The project will focus on the notion of hypostasis, which refers to the idea that the existence of a word creates the belief that there is a corresponding thing or entity the word refers to. However, despite its intuitive appeal and its social relevance, the idea of hypostatization has not been verified empirically. More specifically, this thesis aspires to develop an experimental protocol that could be used to test the idea of the cognitive impact of neologisms (hypostatization).