Thèse en cours

Apprentissage formel et informel d'une langue étrangère : impact des séjours à l'étranger sur le développement de compétences langagières chez de futurs ingénieurs.

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Auteur / Autrice : Eva Donohoe
Direction : Sophie Babault
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences du langage : linguistique et phonétique générales
Date : Inscription en doctorat le 01/12/2017
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Savoirs, Textes, langages

Résumé

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Existe en France 210 écoles d'ingénieurs qui accueillent plus de 100 000 élèves-ingénieurs et délivrent chaque année environ 30 000 diplômes d'ingénieur. Les ingénieurs diplômés représentent ainsi près de 2/3 des diplômés obtenant le grade de master (bac + 5) dans les formations scientifiques et techniques de l'enseignement supérieur français (CTI, 2012). Le titre d'«ingénieur diplômé » a un caractère à la fois académique et protégé. Ce titre est placé sous le contrôle de la Commission des Titres d'Ingénieur (CTI) qui est un organisme indépendant, chargé par la loi française depuis 1934 d'habiliter toutes les formations d'ingénieur, de développer la qualité des formations, de promouvoir le titre et le métier d'ingénieur en France et à l'étranger (CTI site). En 2009 et ensuite en 2012, la CTI a souligné l'importance des capacités interculturelles et langagières pour les futurs ingénieurs dans la publication Références et Orientations. Selon la publication de 2009, parmi les capacités et compétences recherchées pour les ingénieurs diplômés, se trouve « l'aptitude à travailler en contexte international ». Ceci consiste en « la maîtrise d'une ou plusieurs langues étrangères, une ouverture culturelle et de l'expérience internationale ». Afin d'atteindre cet objectif, des « critères majeurs de la qualité pour les formations d'ingénieur » ont été stipulés dans la publication de 2012. En ce qui concerne la formation des élèves ingénieurs au contexte international, la formation « doit permettre de fournir aux élèves ingénieurs un apprentissage multiculturel, notamment en enseignement des langues », un critère qui est considéré comme « indispensable dans le contexte actuel d'internationalisation des économies et donc du recrutement des cadres » (CTI, 2012). Problématique Toute école d'ingénieur en France est donc dans l'obligation de garantir la mobilité internationale des élèves afin d'assurer leur capacité à travailler dans un contexte international. Néanmoins, à ce jour, nous n'avons pas accès à des données quantifiables qui permettent de mesurer le véritable impact des séjours à l'étranger sur les compétences langagières des étudiants en ingénierie. Pour les étudiants qui partent à l'étranger, quel environnement présente les meilleures opportunités d'apprentissage ? Quelles stratégies d'apprentissage mettent-ils en oeuvre ? Quelles conditions ont un impact sur cette opportunité d'apprentissage ? Comment améliorer leur expérience et ainsi, augmenter les gains langagiers reconnus comme étant essentiels au métier de l'ingénieur ? Afin de déceler ces informations, cette étude sera basée sur des concepts théoriques de psychologie cognitive, le constructivisme et le socioconstructivisme. Nous aborderons également l'acquisition et l'apprentissage des langues Piaget 1970, Vygotski 1997, Henri & Lundgren-Cayrol 2001, Hilton 2005 & 2014), les stratégies d'apprentissage (O'Malley & Chamot 1990, Cyr 1998) et en lien avec cela, les styles d'apprentissage (Keefe 1987, Grenfell & Harris 1999). Compte tenu du contexte d'apprentissage de nos sujets, soit un stage à l'étranger, soit un semestre dans une université à l'étranger, nous nous pencherons aussi sur les concepts d'apprentissages intentionnels et incidents (Hulstijn 1994 & 2003, Schmidt 1990 and 1994, Hulstijn & Laufer 2001) et finalement, les notions d'apprentissages explicites et implicites (DeKeyser 1998 & 2003, Rebuschat 2013 & 2015, car l'apprentissage dans ce contexte a lieu non seulement dans un cadre formel (c'est-à-dire en classe) mais aussi dans un cadre informel (Brougère 2007, Sockett 2014). Ce cadre théorique a été privilégié car l'apprenant est au centre du processus d'apprentissage. Méthodologie Cette étude aura une composante quantitative sous forme de tests préalable au départ et au retour du séjour, et également une composante qualitative, sous forme de questionnaire d'administration directe et d'entretien semi-directif qui se porteront sur les informations de base des élèves (âge, genre, nationalité, etc.), les conditions d'apprentissage précédant et pendant le séjour, les conditions de vie à l'étranger, les attentes des élèves en ce qui concerne leur séjour et leur apprentissage, leur attitude par rapport à leur expérience à l'étranger, etc. Grâce à ces éléments qualitatifs, j'espère pouvoir faire le lien entre les conditions d'apprentissage et les gains en capacités langagières révélées par les tests soumis avant et après le séjour à l'étranger afin de mieux comprendre le processus d'apprentissage de nos étudiants à l'étranger et ainsi, dévoiler les conditions qui présentent les meilleures opportunités d'apprentissage.