Thèse en cours

Le foyer comme espace de politisation

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Alice Thibaud
Direction : Marc Crépon
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Philosophie
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2021
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale École transdisciplinaire Lettres/Sciences
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pays germaniques, transferts culturels (Paris)
établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)

Résumé

FR  |  
EN

Ce projet de philosophie politique trouve son impulsion dans l'observation empirique de formes alternatives de cohabitation. Ces expérimentations, qui portent un projet politique alors même qu'elles se déploient dans la sphère domestique, exigent une redéfinition du foyer et des oppositions qui le sous-tendent. En effet, à partir d'une lecture d'Hannah Arendt, il s'agit de montrer comment le concept de foyer a été traditionnellement le lieu de sédimentations d'un ensemble de dichotomies qui structurent la pensée politique. A travers elles, c'est un certain modèle du politique qui s'est élaboré par exclusion du « privé ». A contrario, définir le foyer comme espace de politisation suppose d'interroger cette topographie, en y introduisant la dimension d'un devenir. En se demandant où commence la politique, on interrogera la possible formation de liens politiques en marge du monde public arendtien. Rejeté hors de lui, le foyer apparaît comme le lieu privilégié pour une telle réélaboration : c'est ce qui se donne à voir dans des pratiques concrètes, et notamment dans le cas précis des Wohnprojekte. Mon hypothèse est qu'une redéfinition critique du foyer permet en retour de déjouer les dynamiques d'exclusion et de hiérarchisation sur lesquelles repose le modèle arendtien de la politique. C'est ce qui justifie le recours à la stratégie derridienne de la déconstruction. Elle permettra de déstabiliser ces oppositions sur le plan conceptuel, ou plutôt, de montrer comment ces oppositions sont elles-mêmes en déconstruction dans le monde réel, et appellent en ce sens une nouvelle pensée du politique. Situer le point de départ de cette réflexion dans l'expérience implique une autre exigence de méthode : une approche transdisciplinaire qui rend possible la formulation de notre pensée à partir d'une enquête de terrain.