Thèse en cours

Une Approche quantitative de l'exposition fœtale au plomb : développement d'un modèle pharmacocinétique basé sur la physiologie de la grossesse (p-PBPK) et application aux données de biosurveillance

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Auteur / Autrice : Yourdasmine Ali daoud
Direction : Rémy Beaudouin
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Toxicologie
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2020
Etablissement(s) : Paris, AgroParisTech
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Agriculture, Alimentation, Biologie, Environnement, Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : TEAM - Toxicologie ExpérimentAle et Modélisation

Résumé

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L'évaluation de l'imprégnation des populations humaines par des études de biosurveillance s'est répandue ces deux dernières décennies. Ces études permettent, entre autres, la mesure de biomarqueurs d'exposition à des substances chimiques (par exemple, concentrations sanguines ou urinaires), l'identification de déterminants individuels des expositions, et aussi l'observation de la survenue de maladies. L'unité METO mène depuis plusieurs années des travaux de recherche dans le domaine de l'évaluation des expositions des populations avec une approche basée sur la modélisation toxicocinétique et les données de biosurveillance humaine (biomarqueurs et questionnaires). Plusieurs de nos travaux ont permis de tester l'approche de « dosimétrie inverse » pour reconstruire l'exposition externe des populations en utilisant les biomarqueurs mesurés, des informations individuelles collectées au moyen de questionnaires et un modèle toxicocinétique à base physiologique (PBPK) décrivant les processus que subit le produit chimique dans le corps humain. Nous proposons une nouvelle thèse sur l'apport de la modélisation mécanistique pour prédire les effets néfastes de contaminants environnementaux dans les populations humaines dans le contexte de ces études de biosurveillance. En particulier, nous nous intéresserons au plomb. Depuis les années 90, une baisse de l'imprégnation au plomb de la population générale française est observée. Cependant l'imprégnation au plomb des femmes enceintes et de leurs enfants exposés in utero, reste une préoccupation de santé publique, compte tenu des effets potentiels sur le déroulement de la grossesse et sur la santé ultérieure de l'enfant. Chez les femmes enceintes, l'ossification du foetus au cours de la grossesse, qui nécessite un apport important de calcium, accélère le renouvellement des réserves osseuses. Or, ces mouvements phospho-calciques inhérents à la grossesse, entraînent un relargage du plomb stocké dans le squelette de la mère et sa remobilisation dans le sang. En outre, le passage du plomb à travers le placenta a été bien démontré et peut conduire à une exposition in utero du foetus. Lors de cette thèse, plusieurs objectifs sont visés. Le premier sera d'affiner la modélisation de la distribution du plomb pour des populations sensibles (notamment lors de la grossesse) et de l'intégrer dans un modèle PBPK vie entière déjà disponible. Le second objectif sera centré sur les tissus cibles de l'action toxique (cerveau) et visera à coupler le modèle PBPK avec des modèles d'effets prédisant la survenu d'effets neurotoxiques plus ou moins précoces. La dernière étape visera à appliquer les modèles précédemment développés à des études de biosurveillance humaine. Cette thèse s'intègre dans le projet HBM4EU (European Human Biomonitoring Initiative) qui vise à établir une démarche de biosurveillance humaine pour les politiques européennes afin de protéger l'homme et l'environnement contre les effets de l'exposition à des substances chimiques.