Thèse soutenue

Impacts d’un biopesticide, l’azadirachtine, sur la physiologie et le comportement de Drosophila melanogaster : Reproduction, nutrition et propriétés aversives

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Auteur / Autrice : Maroua Ferdenache
Direction : Frédéric Marion-PollSamira Kilani-Morakchi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Toxicologie
Date : Soutenance le 26/06/2021
Etablissement(s) : université Paris-Saclay en cotutelle avec Université Badji Mokhtar-Annaba
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (Paris ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : référent : AgroParisTech (France ; 2007-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Biosphera (2020-....)
Laboratoire : Évolution, génomes, comportement et écologie (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2015-....) - AgroParisTech (France ; 2007-....)
Jury : Président / Présidente : Wahida Ayad-Loucif
Examinateurs / Examinatrices : Samira Kilani-Morakchi, Dhebia Abed-Vieillard, Leila Allal-Benfekih, Laure Kaiser-Arnauld
Rapporteurs / Rapporteuses : Dhebia Abed-Vieillard, Leila Allal-Benfekih

Résumé

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Si les effets de toxicité aigüe des pesticides sont assez bien connus, les effets à court et long terme d’une exposition non létale à un stade juvénile sont beaucoup moins étudiés. Dans ce travail, nous avons examiné les effets à long terme du Neem-Azal, qui contient 1% d’azadirachtine A, sur un insecte modèle, Drosophila melanogaster. Deux doses (DL25 : 0,28 µg, D 50 : 0,67 µg correspondant respectivement à 25% et 50% de mortalité cumulée des stades immatures) ont été utilisées par application topique sur des larves du début du stade larvaire (L3). Les effets de cette unique exposition à l’azadirachtine ont été testés sur plusieurs générations successives jusqu’à restauration des paramètres étudiés.L’exposition unique, en période pré-imaginale, à l’azadirachtine affecte la fécondité des femelles en réduisant significativement le nombre d’œufs pondus chez deux générations successives (P : exposée, F1 : non exposée). Une restauration complète de la fécondité est notée chez la génération F2. Le traitement larvaire affecte également le choix de ponte des femelles qui ont survécu au traitement avec une claire préférence de ponte sur un milieu témoins par rapport au milieu traité à l’azadirachtine et ce pour toutes les générations testées. Les mouches traitées à l’azadirachtine (début de stade L3) montrent une aversion plus marquée au biopesticide comparativement aux mouches "naïves".Chez la génération parentale, l’exposition précoce à l’azadirachtine affecte le développement des adultes en réduisant le nombre de descendants, en induisant un retard du développement larvaire et pupal ; en biaisant le sex-ratio en faveur des mâles et en provoquant plusieurs anomalies morphologiques. L’azadirachtine réduit de manière significative la survie des adultes chez deux générations successives et ce comparativement aux témoins. De plus, l’azadirachtine affecte la réactivité locomotrice des adultes en réduisant significativement les scores géotaxiques obtenus chez les adultes des deux sexes en comparaison aux témoins.L’azadirachtine affecte également la quantité de nourriture consommée par les mouches et perturbe le système chimiosensoriel des adultes en affectant leurs choix olfactifs et gustatifs. Les mouches préalablement traitées (début de stade L3) à l’azadirachtine ont une aversion plus marqué à cette molécule et évitent son odeur. Le biopesticide induit également une inhibition de l’extension du proboscis des adultes des deux sexes avec un effet plus marqué chez les adultes préalablement traités au stade larvaire. Les réponses électrophysiologiques des sensilles gustatives montrent une augmentation de la sensibilité des sensilles gustatives à l’azadirachtine chez les mouches traitées au stade larvaire confirmant l’aversion plus marquée à cette molécule.