Thèse soutenue

Conversion du cholestérol en coprostanol par les bactéries du microbiote intestinal humain et impact sur la cholestérolémie

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Aline Potiron
Direction : Philippe GérardMoez Rhimi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Microbiologie
Date : Soutenance le 11/12/2017
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Agriculture, Alimentation, Biologie, Environnement, Santé (Paris ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Établissement opérateur d'inscription : AgroParisTech (France ; 2007-....)
Laboratoire : Microbiologie de l'Alimentation au Service de la Santé humaine (Jouy-en-Josas)
Jury : Président / Présidente : Claire Janoir
Examinateurs / Examinatrices : Claire Janoir, Corinne Grangette, Jean-François Brugere, Hervé Guillou, Jean-Claude Desfontis
Rapporteurs / Rapporteuses : Corinne Grangette, Jean-François Brugere

Résumé

FR  |  
EN

La réduction du taux de cholestérol (CH) sanguin est un point clé dans la lutte contre les maladies cardiovasculaires. L’efficacité contrastée des médicaments disponibles actuellement ainsi que l’intérêt porté autour du microbiote intestinal dans la régulation de la physiologie de l’hôte nous amènent à envisager cette voie comme alternative thérapeutique. La production de coprostanol (CO), dérivé très peu absorbé du CH, par des bactéries de ce microbiote a été corrélée positivement à une faible cholestérolémie. Les objectifs de cette thèse sont i) d’isoler et d’identifier de nouvelles souches bactériennes ayant cette activité, ii) d’identifier les gènes bactériens responsables de cette transformation et iii) de détereminer l’impact de ce métabolisme sur la physiologie de l’hôte. Nous avons isolé 22 nouvelles souches productrices de CO à partir des selles d’un individu en produisant beaucoup. Nous avons choisi les souches Bacteroides sp. D8 et Bacteroides sp. BV pour la construction de deux banques génomiques et huit autres pour des essais d’implantation in vivo dans le tractus gastro-intestinal (TGI) de souris axéniques. Nous avons identifié 55 clones potentiellement positifs par le criblage fonctionnel des banques génomiques. Leurs analyses supplémentaires devraient nous apporter des informations sur les gènes impliqués dans cette activité. Toutes les bactéries sélectionnées sont capables de coloniser le TGI de la souris axénique. La souche Parabacteroides distasonis est la meilleure souche productrice de CO in vivo. Nous avons testé son effet sur la cholestéolémie chez des souris axéniques soumises à un régime riche en CH sur 11 semaines en comparaison avec une souche non productrice in vitro, B. dorei, et avec des souris conventionnalisées comme contrôle. La souche B. dorei produit du CO in vivo, soulignant l’importance de l’environnement dans l’activité de production de CO déjà supposée d’après la littérature et nos résultats in vitro. Des gènes impliqués dans l’excrétion du CH de l’organisme vers les selles sont surexprimés chez ces souris et celles colonisées avec P. distasonis. Cependant seules ces dernières présentent une cholestérolémie plus faible que les souris conventionnalisées. Le mécanisme impliqué semble indépendant de la production de CO et de l’excrétion de CH car les mêmes quantités de ces composés sont retrouvées dans les selles indépendamment du statut bactérien. Les concentrations en acides biliaires totaux dans la bile et dans les selles sont supérieures pour les souris monocolonisées comparées au conventionnalisées. Les selles des souris colonisées avec P. distasonis présentent plus d’acides urso- et chénodésoxycholiques que les souris conventionnalisées et plus d’acide cholique que les souris colonisées avec B. dorei. En conclusion, nous avons isolé de nouvelles souches et identifier des clones potentiellement positifs. Les études in vivo tendent à montrer que l’activité de production de coprostanol n’a pas d’effet sur la cholestérolémie. En revanche, la souche P. distasonis semble diminuer la cholestérolémie par un mécanisme encore inconnu.