Être assistant d’artiste et travailler ensemble : les conditions et les enjeux des projets socio-éducatifs développés en Rhône-Alpes avec des artistes plasticiens de l’art in situ (1980-2015)
Auteur / Autrice : | Claire Lucarelli - Le Jouan |
Direction : | Jean-Charles Chabanne, Yves Verneuil |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'éducation et de la formation |
Date : | Soutenance le 11/12/2024 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Éducation, psychologie, information et communication (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : ECP - Éducation, Cultures, Politiques (Lyon ; 2011-....) |
Jury : | Président / Présidente : Fabienne Serina-Karsky |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Charles Chabanne, Sylvain Fabre | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Bérengère Kolly, Gérard Sensevy |
Résumé
Au début des années 1990, une pratique socio-éducative atypique apparaît : faire travailler bénévolement des jeunes « en difficulté » sur le chantier d’un artiste professionnel. Initiée par des professionnels du secteur de l’éducation spécialisée, cette pratique a pris la forme de projets où les adolescents œuvraient comme « petites mains » à la fabrication d’œuvres d’art in situ, en poursuivant l’idée que la rencontre unique avec l’artiste et la confrontation au monde de l’art formeraient des sources d’apprentissages adéquates. Ces collaborations entre jeunes et artistes interrogent le fait éducatif : en quoi, pour quoi et comment le recours aux artistes a-t-il été sollicité dans l’action éducative ? Au sein de ces projets professionnels, comment se sont définis les postures et les rôles des participants ? Enfin, ces formes d’art participatif ont-elles constitué des formes éducatives, voire des dispositifs didactiques originaux ? Pour explorer ces questions, nous nous basons sur un corpus constitué d’archives publiques et de documents de collections privées, ainsi que d’une trentaine de témoignages. Nous avons retracé un ensemble de dix-neuf projets artistiques menés, durant deux décennies (1996-2014), par plusieurs associations socio-éducatives de la région Rhône-Alpes en collaboration avec sept artistes professionnels d'art in situ (dont Ernest Pignon-Ernest et Georges Rousse). Pour aborder les différentes facettes de cette problématique, nous optons pour une démarche multiscalaire en nous appuyant sur l’hétérogénéité des traces du passé. Tout d’abord, dans une dimension macro, nous remonterons aux origines de cette alliance éducative au sein des prisons de Lyon (1980-1993), avec l’émergence d’un discours sur la pratique d’un art participatif que nous inscrirons dans une histoire des politiques culturelles du secteur pénitentiaire et dans une histoire de l’art contemporain. Ensuite, à un niveau intermédiaire et grâce aux documents de travail et aux témoignages oraux, nous analyserons les formes éducatives prises par ces projets transposés dans le secteur de l’éducation spécialisée (1996-2015) et la place dévolue aux adolescents au cœur de ces stages. Enfin, à une échelle micro et à travers des supports d’archives différents (images de reportages télévisuels), nous nous intéresserons aux interactions et aux en-jeux didactiques s’étant tramés lors de ces chantiers.