Thèse soutenue

Évaluation des effets directs et indirects de systèmes de culture et de bandes fleuries sur la régulation de populations de ravageurs de grande culture

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Auteur / Autrice : Justine Pigot
Direction : Thierry DoreAntoine GardarinMuriel Valantin-Morison
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Agro-écologie
Date : Soutenance le 16/11/2023
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Agriculture, Alimentation, Biologie, Environnement, Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Agronomie (Thiverval-Grignon, Yvelines ; 1964-....)
référent : AgroParisTech (France ; 2007-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Biosphera (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Pierre Sarthou
Examinateurs / Examinatrices : Lionel Alletto, Bruno Rapidel, Sandrine Petit, Lucie Buchi
Rapporteurs / Rapporteuses : Lionel Alletto, Bruno Rapidel

Résumé

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L'intensification de l'agriculture, qui a permis une augmentation de la production, pose un certain nombre de problèmes environnementaux et sociétaux, comme des pollutions, une perte de biodiversité et des impacts négatifs sur la santé humaine. Ainsi, de nouveaux modes de production ont émergé, comme l'agriculture biologique ou l'agriculture de conservation des sols. Pour réduire la dépendance à l'usage de produits phytosanitaires, ces modes de production mettent en œuvre des combinaisons de techniques permettant de gérer les populations de bioagresseurs, notamment celles d'insectes ravageurs. Par exemple, la réduction du travail du sol peut favoriser les communautés de prédateurs, de manière directe en réduisant les perturbations, et indirectement en leur procurant des micro-habitats et des ressources alimentaires plus nombreuses. L'implantation de plantes compagnes est également souvent mise en avant pour sa capacité potentielle à perturber les comportements des ravageurs. De plus, l'implantation de bandes fleuries pourrait contribuer positivement à la régulation des populations de ravageurs. Ainsi, la thèse a plusieurs objectifs : (i) évaluer les effets directs et indirects, via les états du milieu résultant de pratiques contrastées, des systèmes de culture sur la régulation des populations de ravageurs de grande culture et (ii) évaluer l'impact de la présence de bandes fleuries sur ces populations. Cette thèse est centrée sur la culture du colza et les populations d'altises.Pour répondre à ces objectifs, nous nous sommes appuyés sur un réseau de parcelles d'une trentaine d'agriculteurs du Bassin Parisien, en agriculture biologique, de conservation du sol ou conventionnelle. Nous avons étudié les impacts des pratiques agricoles sur la régulation biologique de deux manières. La première est fondée sur les effets directs des pratiques via les itinéraires techniques, et la seconde sur les états du milieu qui résultent des pratiques en place. Ces deux approches sont complémentaires et participent à affiner l'étude des systèmes de culture. Nous avons également pris en compte la régulation top-down en considérant les prédateurs potentiellement présents et les proies alternatives qui peuvent perturber et limiter la régulation. Nous avons observé un fort impact négatif de l'utilisation d'insecticides, et des effets plus modérés d'autres pratiques, comme un effet positif du labour, sur les populations de larves et les risques associés. Nous avons également constaté une forte influence des caractéristiques de la végétation, comme un impact négatif de la présence d'autres espèces végétales sur le nombre de larves. En effet, une diversité végétale pourrait limiter la reconnaissance du colza par les altises. Nous nous sommes également intéressés à un éventuel effet bénéfique de la présence d'une bande fleurie sur l'estivation des altises d'hiver. Nous avons constaté que des bandes fleuries, présentes aux abords des parcelles, ne constituent pas un lieu d'estivation pour les altises d'hiver.Dans nos études, nous avons également pris en compte des éléments du paysage, comme le pourcentage de culture aux années n et n-1. Cependant, leurs effets restent limités.Enfin, avec cette thèse, nous soulignons la nécessité de réaliser davantage d'études dans des parcelles agricoles. En effet, une telle approche pourrait permettre d'étudier plus finement l'effet de la mise en place de pratiques agricoles et de l'implémentation d'habitats semi-naturels sur la régulation des ravageurs. De plus de telles études, comme celles menées dans la thèse, offrent des pistes de réflexion pour les agriculteurs et tous les acteurs du monde agricole.