Thèse soutenue

Exploiter la séquentialité dans l'apprentissage robotique : une application du paradigme de diviser pour régner à la neuroévolution et à l'apprentissage par renforcement profond

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Auteur / Autrice : Alexandre Chenu
Direction : Olivier SigaudNicolas Perrin-Gilbert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences et technologies de l'information et de la communication
Date : Soutenance le 10/03/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Informatique, télécommunications et électronique de Paris
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des systèmes intelligents et de robotique (Paris ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Olivier Pietquin
Examinateurs / Examinatrices : Aude Billard
Rapporteurs / Rapporteuses : George D. Konidaris, Jens Kober

Résumé

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"Pour réussir, il ne suffit pas de prévoir, il faut aussi savoir improviser." Cette citation d’Isaac Asimov, père fondateur de la robotique et auteur des Trois lois de la robotique, souligne toute l’importance d’être capable de s’adapter et d’agir dans l’instant présent pour réussir. Même si, aujourd’hui, les robots peuvent résoudre des tâches d’une complexité qui était inimaginable il y a encore quelques années, ces capacités d’adaptation leur font encore défaut, ce qui les empêche d’être déployé à une plus grande échelle. Pour remédier à ce manque d’adaptabilité, les roboticiens utilisent des algorithmes d’apprentissage afin de permettre aux robots de résoudre des tâches complexes de manière autonome. Deux types d’algorithmes d’apprentissage sont particulièrement adaptés à l’apprentissage autonome de contrôleurs par les robots : l’apprentissage profond par renforcement et la neuro-évolution. Cependant, ces deux classes d’algorithmes ne sont capables de résoudre des problèmes d’exploration difficiles, c’est-à- dire des problèmes avec un horizon long et un signal de récompense rare, que s’ils sont guidés dans leur processus d’apprentissage. Différentes approches peuvent être envisagées pour permettre à un robot de résoudre un tel problème sans être guidé. Une première approche consiste à rechercher une diversité de comportements plutôt qu’un comportement spécifique. L’idée étant que parmi cette diversité, certains comportements seront probablement capables de résoudre la tâche qui nous intéresse. Nous les appelons les algorithmes de recherche de diversité. Une deuxième approche consiste à guider le processus d’apprentissage en utilisant des démonstrations fournies par un expert. C’est ce qu’on appelle l’apprentissage par démonstration. Cependant, chercher des comportements divers ou apprendre par démonstration peut être inefficace dans certains contextes. En effet, la recherche de comportements divers peut être fastidieuse si l’environnement est complexe. D’autre part, l’apprentissage à partir d’une seule et unique démonstration peut être très difficile. Dans cette thèse, nous tentons d’améliorer l’efficacité des approches de recherche par diversité et d’apprentissage à partir d’une seule démonstration dans des problèmes d’exploration difficiles. Pour ce faire, nous supposons que les comportements robotiques complexes peuvent être décomposés en sous-comportements plus simples. Sur la base de ce biais séquentiel, nous adoptons une stratégie dite de "diviser-pour-régner", qui est bien connue pour être efficace lorsque le problème est composable. Nous proposons deux approches en particulier. Premièrement, après avoir identifié certaines limites des algorithmes de recherche de diversité basés sur la l’évolution de réseaux de neurones artificiels, nous proposons Novelty Search Skill Chaining. Cet algorithme combine la recherche de diversité avec l’enchaînement de compétences pour naviguer efficacement dans des labyrinthes qui sont difficiles à explorer pour des algorithmes de l’état-de-l’art. Dans une deuxième série de contributions, nous proposons les algorithmes Divide & Conquer Imitation Learning. L’intuition derrière ces méthodes est de décomposer la tâche complexe d’apprentissage à partir d’une seule démonstration en plusieurs sous-tâches plus simples consistant à atteindre des sous-buts successifs. DCIL-II, la variante la plus avancée, est capable d’apprendre des comportements de marche pour des robots humanoïdes sous-actionnés avec une efficacité sans précédent. Au-delà de souligner l’efficacité du paradigme de diviser-pour-régner dans l’apprentissage des robots, cette thèse met également en évidence les difficultés qui peuvent survenir lorsqu’on compose de comportements, même dans des environnements élémentaires. Il faudra inévitablement résoudre ces difficultés avant d’appliquer ces algorithmes directement à des robots réels. C’est peut-être une condition nécessaire pour le succès des prochaines générations [...]