« La brevedad es infinita » Littérature et métalittérature dans l’oeuvre d’Andrés Neuman : Étude des formes brèves
Auteur / Autrice : | Elodie Carrera |
Direction : | Paul-Henri Giraud |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures romanes |
Date : | Soutenance le 07/06/2022 |
Etablissement(s) : | Université de Lille (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études en civilisations, langues et littératures étrangères (Villeneuve-d'Ascq, Nord) |
Jury : | Président / Présidente : Raúl Caplán |
Examinateurs / Examinatrices : Caroline Lepage, Francisca Noguerol Jiménez, Nuria Rodríguez Lázaro | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Raúl Caplán, Graciela Villanueva |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Né à Buenos Aires en 1977, Andrés Neuman part vivre en Espagne en 1991. Romancier, poète, essayiste, auteur de nouvelles, de microfictions ou encore d'aphorismes, il cultive prose et poésie, formes brèves et roman. Intrinsèquement interculturelle par ses référents historiques, ses influences littéraires et sa dimension sociolinguistique, l'œuvre d'Andrés Neuman obéit à une volonté de constante expérimentation. Le présent travail porte sur la dimension métalittéraire des écrits de création de Neuman, sur la réflexion sur la littérature et l'écriture que comportent ses fictions et ses poèmes, mais aussi sur celle qui transparaît dans ses écrits de non-fiction (essais, articles, aphorismes), dans son journal de voyage et dans différents entretiens. Dans l'essai « Variaciones sobre el cuento » (El último minuto, 2001), l'auteur présente une vision ironique de la théorie des genres littéraires et propose sa propre théorie des procédés. Dans la lignée d'Horacio Quiroga et de Ricardo Piglia, maîtres en la matière, Neuman a notamment rédigé plusieurs « Dodécalogues », dont le but est de souligner de façon ludique les contradictions inhérentes au « genre bref ». Après une première partie essentiellement consacrée à la nouvelle et au micro-récit, l'étude se penche sur la poésie de Neuman, également traversée par un goût pour le défi formel et pour l'expérimentation littéraire, mais aussi parce qu'elle est au cœur de plusieurs écrits à portée théorique. Qu'il s'agisse des haïkus de Gotas negras (2003), de ceux de Gotas de sal (2007) ou des Sonetos del extraño (2007), la poésie de Neuman forme un contrepoint régulier à son œuvre narrative ; elle se construit entre contrainte et liberté, du tout premier recueil, Simulacros (1998), jusqu'à Casa fugaz (2020). La question de l'extension textuelle confirme son importance, dans une œuvre qui va du haïku au « roman total » - El viajero del siglo (2009), roman de 530 pages, récompensé par le prestigieux Prix Alfaguara. Une fois son roman primé, Neuman a dû entreprendre une tournée promotionnelle dans plusieurs villes d'Amérique latine. Cette tournée éclair lui a donné l'occasion d'écrire Cómo viajar sin ver (2010), texte hybride, à la fois journal de voyage, essai et chronique de l'instant. Fragmentaires, les romans d'Andrés Neuman, de Bariloche (1999) à Fractura (2018), ne sauraient entièrement s'affranchir d'une attirance certaine pour la brièveté, ainsi que s'attache à le montrer la troisième partie de la thèse.