Thèse soutenue

Appuis de jeu et précarité artistique : une étude philosophique de l'improvisation musicale libre

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Auteur / Autrice : Matthias Gault
Direction : Bernard Sève
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 24/11/2021
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Savoirs, textes, langage (Villeneuve d'Ascq, Nord) - Savoirs- Textes- Langage (STL) - UMR 8163 / STL
Jury : Président / Présidente : Pierre Sauvanet
Examinateurs / Examinatrices : Clément Canonne, Marie-Bernadette Dufourcet
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Sauvanet, Christine Esclapez

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L’improvisation musicale libre fait aujourd’hui l’objet de nombreux travaux portant sur ses caractères fondamentaux (composition en temps réel, problèmes de coordination collective, effets politiques et sociaux). Mais peu d’études envisagent, d’un point de vue philosophique, la question de la cohérence artistique de ce type d’expérience. La présente thèse se propose de construire la cohérence de l’improvisation musicale libre, qu’elle soit solitaire ou collective, sur les concepts de précarité de jeu et d’appui dynamique. L’improvisation musicale libre dramatise la condition précaire d’une invention d’appuis dans un jeu à l’équilibre instable, articulé à l’irréversibilité de la temporalité musicale. Elle déploie une altération instrumentale dont le but est d’explorer et d’étendre la palette des sons musicaux. Ouverte de son commencement à sa fin, elle est marquée par ses tactiques d’ajustement et son inachèvement de droit ; sa pratique du risque est particulièrement riche ; elle sollicite l’attention et même l’appui d’auditeurs vivement sollicités. L’improvisation libre n’est pas simplement éphémère : elle dessine une forme subtile d’œuvre, ouvrant une perspective féconde entre le refus de faire œuvre et les ontologies classiques de l’œuvre musicale. L’œuvre précaire de l’improvisation libre articule les performances intensives du jeu à l’ensemble de ses traces et de ses effets, trouvant dans les enregistrements, ou dans la fidélité des auditeurs, des points d’ancrage pour une communauté mémorielle friable mais vivace.