Thèse soutenue

Les Jeux Olympiques entre mythe et réalité : étude ethnographique de l'imaginaire de la population de Rio de Janeiro sur l'usage du territoire lors des Jeux Olympiques de 2016

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Auteur / Autrice : Roberto Paolo Vico
Direction : Arnaud HuftierSylvain PetitFrancisco Fransualdo Azevedo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures comparées
Date : Soutenance le 18/12/2020
Etablissement(s) : Valenciennes, Université Polytechnique Hauts-de-France en cotutelle avec Universidade federal do Rio Grande do Norte (Natal, Brésil)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : DeScripto (Valenciennes, Nord ; 2020-2021)
Jury : Président / Présidente : Anna Caiozzo
Examinateurs / Examinatrices : Arnaud Huftier, Sylvain Petit, Francisco Fransualdo Azevedo, Frédéric Alexandre, Ricardo Ricci Uvinha, Marie Delaplace
Rapporteurs / Rapporteuses : Frédéric Alexandre, Ricardo Ricci Uvinha, Marie Delaplace

Résumé

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Les méga-événements, comme les Jeux Olympiques, peuvent générer d'innombrables problèmes lorsqu'ils sont organisés par des pays sous-développés comme le Brésil, car dans ces pays, l’offre de services n'est pas encore suffisamment développée et seule une gamme restreinte de la population locale tire des avantages des investissements. Nous constatons que les groupes les plus vulnérables subissent les effets négatifs de tels événements, comme les expropriations et les expulsions de la population résidant dans les zones d'intérêt pour l’événement, à l’image de ce qui s'est produit pour avec les communautés des zones géographiques d'étude de Rio de Janeiro concernées : Aldeia Maracanã, Vila Autódromo, Morro da Providência, Favela do Metrô-Mangueira. Une telle dynamique sélective accentue clairement les inégalités entre la population d'un territoire donné et le reste des habitants, accroissant de fait les déséquilibres territoriaux et sociaux. L’objectif générale de la thèse est celui de comprendre l'usage corporatif du territoire et l’imaginaire d’une partie de la population locale de Rio de Janeiro dans le cadre de la réalisation des Jeux Olympiques de 2016. Pour ce faire, nous identifions les principaux éléments et acteurs impliqués dans le scénario spatial du méga-événement. De plus, nous évaluons les impacts et les héritages au niveau socio-territorial de caractère matériel et immatériel. Nous identifions aussi les changements survenus dans la vie quotidienne des citoyens après la réalisation des Jeux Olympiques de 2016 en ce qui concerne l'imaginaire des habitants de Rio de Janeiro. Le concept géographique clé abordé est le concept de territoire. Nous avons l'intention de comprendre le territoire en se basant sur la théorie de l'espace géographique de Milton Santos. Le concept-clé de territoire est appuyé par le concept de « territoire utilisé » suggéré par Santos et Silveira. Le « territoire utilisé » est constitué d’une série d’objets et d’actions agissant sur celui-ci principalement par des agents hégémoniques comme l’Etat et la Mairie de Rio de Janeiro, les grands entreprises nationales et multinationales et les organisations sportives. De plus, nous considérons la configuration territoriale à laquelle appartient l'ensemble de tout ce qui est fixe et matérialisé comme les infrastructures et les objets qui composent l'espace géographique et qui déterminent les actions sur le territoire. Pour ce qui concerne la compréhension de l'imaginaire de la population locale de certaines zones de la ville carioca, nous nous appuyons principalement sur les théories et les catégories d’analyse de Gilbert Durand comme la mythodologie et la mythanalyse. D'un point de vue empirique et des procédures de recherche, lors des différents travaux sur le terrain dans les zones géographiques d'étude à Rio de Janeiro, nous avons principalement opté pour des techniques ethnographiques telles que: l’observation directe et participante, les entretiens structurés avec les principaux leaders et groupes communautaires, et surtout l’analyse des discours et des contenus issus de leurs témoignages. À la suite de cette recherche qualitative, il est clair que les cariocas ont l'impression que les méga-événements n'ont pas été organisés pour promouvoir la justice socio-spatiale dans leur ville. Il s’est avéré que les méga-événements réalisés à Rio de Janeiro sont en réalité des méga-affaires, impliquant de grosses sommes d'argent. En fait, nous assistons à la subordination des investissements à des intérêts majeurs liés aux méga-événements. Les méga-événements n’ont pas été les promoteurs des changements survenus à Rio de Janeiro mais ils en ont été un catalyseur. Quant à l'imaginaire de la population, nous avons réalisé dans notre recherche qu'une bonne partie des habitants de Rio de Janeiro se sentent frustrés et toute la planification et l'organisation de l'événement auraient pu se dérouler selon une autre logique et dynamique.