Thèse soutenue

Quantification et modélisation de l'évolution du régime des feux au cours de l'Holocène et de l'Anthropocène en Corse

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Auteur / Autrice : Marion Lestienne
Direction : Boris VannièreChristelle Hély-Alleaume
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie des populations et écologie
Date : Soutenance le 15/11/2019
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Environnements, Santé (Dijon ; Besançon ; 2012-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire chrono-environnement (Besançon) - Laboratoire Chrono-environnement - UFC (UMR 6249) / LCE
Etablissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-....)
Jury : Président / Présidente : Thomas Curt
Examinateurs / Examinatrices : Boris Vannière, Thomas Curt, Florent Mouillot, Laurent Lespez, Marie-France Loutre, Isabelle Jouffroy-Bapicot
Rapporteurs / Rapporteuses : Florent Mouillot, Laurent Lespez

Résumé

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Au sein du Bassin Méditerranéen, la Corse abrite les écosystèmes parmi les mieux préservés en termes de richesse d’habitats et de type de végétation. C’est également la région française la plus touchée par les feux de forêt. Ces dernières années la déprise pastorale et le réchauffement climatique ont très fortement augmenté la probabilité d'occurrence et de propagation des feux. Dans ce contexte, l’objectif de cette thèse vise à approfondir la compréhension des causes et mécanismes du régime de feu en Corse au cours de l’Holocène et d'en proposer une lecture prospective. Les résultats de ce travail montrent que les feux dès le début de l'Holocène participent à la construction et la diversification de l'écosystème méditerranéen. Il y a 6000 à 5000 ans, alors que les conditions climatiques sont moins favorables au déclenchement et à la propagation des feux de forêt, les activités agro-pastorales utilisant le feu sont les principaux agents du développement de l’exceptionnelle biodiversité actuellement établie en Corse. Ce travail propose aussi l'utilisation du MDC (indice mensuel de sécheresse) pour reconstruire les conditions climatiques de l’aléa incendie au cours de l’Holocène et ainsi établir des valeurs de référence dans des contextes environnementaux connus. Du point de vue de cet indice, le début de l’Holocène est caractérisé par un climat plus aride qu’aujourd’hui, avec un ensoleillement plus fort également qui explique un régime de feu soutenu à cette période. Toutefois, la durée de la saison de feu (FSL) restait limitée à une centaine de jours. Quels que soient les scénarii d'évolution des conditions climatiques pour le siècle en cours proposés par le GIEC, les dangers de feu calculés à partir du MDC et de la FSL augmentent fortement. Le MDC retrouve des valeurs comparables au début de l'Holocène sans toutefois les dépasser alors que la durée de la saison de feu (FSL) doit largement s'étendre au-delà des durées enregistrées par le passé. Nous serons alors confrontés pour la première fois à une augmentation simultanée de la sécheresse (intensité et surtout sa durée en nombre de jours) et des activités humaines, ce qui aura pour conséquence un accroissement sans précédent de l'aléa et du risque de feu.