Thèse soutenue

Bases génétiques de la phosphorylation des caséines bovines αs1 et αs2

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Auteur / Autrice : Zih-Hua Fang
Direction : Patrice MartinMarleen ViskerHenk Bovenhuis
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génétique animale
Date : Soutenance le 15/12/2017
Etablissement(s) : Paris, Institut agronomique, vétérinaire et forestier de France en cotutelle avec Wageningen Universiteit en Researchcentrum (Wageningen, Nederland)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (Paris ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Génétique animale et biologie intégrative (Jouy-en-Josas,Yvelines ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Etienne Verrier
Examinateurs / Examinatrices : Etienne Verrier, Fabio Pilla, Lotte Bach Larsen, M. A. J. S. Van,Tiny Boekel, Laurent Schibler
Rapporteurs / Rapporteuses : Fabio Pilla, Lotte Bach Larsen, M. A. J. S. Van,Tiny Boekel

Résumé

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La phosphorylation des caséines (CN) est une modification post-traductionnelle qui permet l’aggrégation des caséines sous formes de micelles. La stabilité de ces structures est essentielle pour transporter les minéraux au nouveau-né et fabriquer des produits laitiers. Il est par conséquent fondamental d'explorer la variation du degré de phosphorylation (PD) des CN, et d'étudier dans quelle mesure les facteurs génétiques contribuent à cette variation. Cette thèse visait à étudier le contexte génétique de la composition des protéines du lait de vache, en mettant l'accent sur la phosphorylation des CN αs1 et αs2. Deux études ont été menées pour analyser leur niveau de phosphorylation : la première en race Montbéliarde française (FM), en utilisant la chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse à ionisation par électro-nébulisation et l'autre en race Holstein Friesian néerlandaise (DHF), en utilisant l’électrophorèse capillaire de zone. En race FM, en plus des isoformes connues : αs1-CN-8P et -9P, de αs2-CN-10P à -13P, trois nouvelles isoformes ont été détectées (αs2-CN-9P, αs2-CN-14P et αs2-CN-15P). Les concentrations relatives de ces isoformes variaient considérablement entre vaches. Les corrélations phénotypiques ont montré que les isoformes phosphorylées aux degrés les plus élevés (αs1-CN-9P, de αs2-CN-12P à -14P) étaient corrélées négativement avec les isoformes phosphorylées à des degrés inférieurs (αs1-CN-8P, αs2-CN-10P et -11P). En outre, les profils de phosphorylation des CN αs1 et αs2 changent avec la parité et le stade de lactation, et il est possible d’exploiter en FM la variation génétique du PD de ces caséines (définie comme la proportion d'isoformes ayant les taux de phosphorylation les plus élevés). En DHF, nous avons quantifié 3 isoformes d’αs2-CN, à savoir αs2-CN-10P, -11P, et -12P et les PD des CN αs1 et αs2. Des héritabilités intra-troupeau élevées ont été estimées pour les isoformes de phosphorylation d'αs2-CN et les PD des CN αs1 et αs2 (comprise entre 0,54 et 0,89). Ceci suggère que des facteurs génétiques contribuent substantiellement aux différences observées dans les profils de phosphorylation de ces CN. La correlation entre les degrés de phosphorylation de αs1-CN et d’αs2-CN était de 0,94. Nous avons montré que 10 régions, réparties sur les autosomes BTA1, 2, 6, 9, 11, 14, 15, 18, 24 et 28, sont associées aux isoformes de phosphorylation des CN αs1 et αs2 et leurs PD en DHF. Les régions sur BTA1, 6, 11 et 14 étaient associées à plusieurs caractères étudiés. Deux régions quantitative trait loci (QTL) ont été détectées sur BTA1 : l'une affectant la production d'αs2-CN et l'autre le PD des deux CN. La région QTL localisée sur BTA6 affectait uniquement les isoformes d'αs2-CN. Les régions QTL situées sur BTA11 et BTA14 influencent les concentrations relatives en αs2-CN-10P et -11P, et les PD des CN αs1 et αs2. Ces résultats suggèrent que les effets des régions génomiques identifiées impactant les PD sont probablement dus à des modifications de biosynthèse des constituants du lait et à la sécrétion de phosphore dans le lait. Enfin, les différences observées sur les paramètres génétiques estimés et les corrélations, sont discutées sur la base de l'ensemble des données issues des deux études décrites dans cette thèse. En conclusion, les différences observées sur les estimations d'héritabilité entre FM et DHF semblent principalement dues à des composantes génétiques. Quant au PD de l'αs2-CN, il a été défini différemment en FM et en DHF, en raison des méthodes analytiques. Il a été possible de quantifier avec succès la proportion d'isoformes présentant des degrés de phosphorylation élevés, en raison de la similitude dans les corrélations estimées avec les deux définitions aux données de FM. Finalement, sur la base des résultats présentés dans cette thèse, nous avons émis l'hypothèse qu'un système comportant deux caséines-kinases puisse être impliqué dans la phosphorylation des CN αs1 et αs2.