Thèse soutenue

Vers des modèles durables de transformation des systèmes d’élevage en Asie du Sud-Est : Application au cas du secteur laitier au Vietnam

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Auteur / Autrice : Duy Khanh Pham
Direction : Benoît Dedieu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Développement agricole
Date : Soutenance le 15/12/2016
Etablissement(s) : Paris, Institut agronomique, vétérinaire et forestier de France
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (Paris ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : UMR Territoires (Clermont-Ferrand)
Jury : Président / Présidente : Philippe Lescoat
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Lescoat, Bernard Faye, Dinh Ton Vu, Guillaume Duteurtre, Sophie Madelrieux
Rapporteurs / Rapporteuses : Bernard Faye, Dinh Ton Vu

Résumé

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Les exploitations laitières familiales sont confrontées à de nombreux défis pour durer, notamment dans le contexte d’un pays en transition comme le Vietnam, où les changements sont rapides. Afin de contribuer à la réflexion sur les modèles de fermes laitières à promouvoir (exploitations familiales ou grandes fermes), cette thèse a associé une analyse synchronique sur la diversité et la durabilité d’un large échantillon d’exploitations laitières et une analyse diachronique sur les trajectoires. 160 exploitations laitières ont été sélectionnées dans le District de Ba Vi situé en bordure de Hanoi, pour représenter la diversité des fermes présentes dans la zone. Des informations ont été recueillies lors d’entretiens directifs avec les éleveurs sur les divers types de capitaux disponibles sur l’exploitation, les pratiques d’élevage et de commercialisation du lait, et des indicateurs permettant d’évaluer les trois piliers de la durabilité. Une typologie des exploitations a été réalisée grâce à une Analyse Factorielle Multiple, basée sur la dotation en capitaux et sur les pratiques, suivie d’une classification ascendante hiérarchique. Dans une deuxième étape, une analyse des trajectoires de 25exploitations laitières, choisies à partir de l’échantillon large, et des facteurs internes et externes impactant ces évolutions, a été réalisée. En plus d’une ferme industrielle présente sur le district, 5 types d’exploitations laitières familiales ont été identifiées, qui se différencient surtout par le nombre d’activités agricoles et non agricoles pratiquées sur l’exploitation, la main-d’œuvre travaillant sur l’atelier laitier, et les équipements. Les indicateurs de performances des exploitations les plus intensives (spécialisées ou associant les cultures et l’élevage), révèlent une durabilité économique et sociale plus élevée que celle des exploitations de plus petites tailles et moins intensives. Cependant, les exploitations peu intensives ont également des atouts sur les plans économique (souplesse d’adaptation) et environnemental (autonomie fourragère), et elles présentent donc un intérêt pour le développement de la production laitière nationale. Quatre types de trajectoires des exploitations ont été identifiées, caractérisés par l’évolution du système d’activités agricoles au cours du temps, l’évolution de la taille de la production laitière, le niveau d’investissement dans le lait, l’évolution de la terre agricole et de la main-d’œuvre, les emprunts. Le maintien d’une diversité de modèles (méga fermes privées, fermes familiales spécialisées et de polyculture-élevage) semble à promouvoir, et la recherche de voies d’amélioration de leur durabilité doit être adaptée à chaque type. Des mesures politiques spécifiques pourraient être mises en place pour maintenir un tissu d’exploitations laitières diverses.