Thèse soutenue

Antagonisme de lactococcus garvieae vis-à-vis de Staphylococcus aureus : étude physiologique et transcriptomique des mécanismes

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Pierre Delpech
Direction : Marie-Christine Montel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Nutrition et Sciences des aliments
Date : Soutenance le 10/11/2015
Etablissement(s) : Clermont-Ferrand 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut national de la recherche agronomique (France). Unité de recherches fromagères (Aurillac (Auvergne))
Jury : Président / Présidente : Anne-Marie Delort
Examinateurs / Examinatrices : Yves Le Loir, Céline Delbès, Stéphanie Bornes
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Line Daveran, Monique Zagorec

Résumé

FR  |  
EN

Parmi les stratégies visant à contrôler la croissance de microorganismes pathogènes dans un aliment, la biopréservation qui s’appuie sur l’utilisation des capacités inhibitrices d’autres microorganismes offre une grande diversité d’opportunités. Il est cependant nécessaire de comprendre les mécanismes moléculaires et physiologiques régissant l’antagonisme du microorganisme protecteur vis-à-vis de la bactérie indésirable. L’objectif de cette thèse était de caractériser l’antagonisme de L. garvieae N201, isolé de fromage, vis-à-vis de souches de S. aureus par des approches in vitro : génomique, transcriptomique (ciblée concernant S. aureus, globale concernant L. garvieae) et phénotypique. Un acteur avait déjà été identifié : le peroxyde d’hydrogène (H2O2) produit par L. garvieae sous un niveau d’aération élevé. Lors de ces travaux de thèse, il a été montré que le peroxyde d’hydrogène serait également produit par L. garvieae sous une faible aération en quantité faible (indétectable par spectrophotométrie) mais suffisante pour induire une inhibition de S. aureus. Les gènes de production du H2O2 de L. garvieae (poxB, sodA) seraient exprimés constitutivement quel que soit le niveau d’aération. Les gènes de dégradation du H2O2 (katA, sodA, ahpC / ahpF) seraient plutôt surexprimés sous une faible aération, suggérant leur rôle dans un mode de contrôle de la concentration en H2O2 autogène par L. garvieae. En parallèle, trois autres mécanismes potentiellement impliqués dans l’antagonisme ont été mis en évidence : i) la répression de gènes de réponse au stress (clpC, ctsR, dnaK) de S. aureus par L. garvieae et l’aération, ii) la répression de gènes de division cellulaire de S. aureus (mraZ, mraW, potentiellement le cluster dcw) par L. garvieae, iii) la production d’un effecteur extracellulaire par L. garvieae dont la nature reste à caractériser. Ajouté à cela, la présence de L. garvieae modulerait l’expression des principaux gènes de virulence de S. aureus, réprimant ceux codant pour les entérotoxines sous une faible aération. Ainsi, la souche L. garvieae N201 s’est révélée être une candidate intéressante comme agent de biopréservation. Cependant, son innocuité pour l’Homme devra être vérifiée et son antagonisme sur S. aureus devra être évalué en matrice alimentaire. Les données générées ainsi que la démarche développée pourront être utilisées afin d’étudier des interactions entre d’autres espèces d’intérêt et dans des écosystèmes différents.