Thèse soutenue

Rôle de la régulation émotionnelle dans les psychotraumatismes : mesures auto-rapportées et physiologiques

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Auteur / Autrice : Guillaume Berna
Direction : Jean-Louis NandrinoGuillaume Vaiva
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 02/12/2014
Etablissement(s) : Lille 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : SCALab Sciences Cognitives & Sciences Affectives
Jury : Président / Présidente : Michèle Montreuil
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Louis Nandrino, Guillaume Vaiva, Michèle Montreuil, Thierry Hoang Pham, Philippe Birmes
Rapporteurs / Rapporteuses : Thierry Hoang Pham, Philippe Birmes

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La thèse a pour objectifs d’étudier les liens entre les mécanismes de régulation émotionnelle (RE) et les psychotraumatismes de type I et II. Elle s’intéresse également aux indicateurs physiologiques caractérisant ces processus de RE et leurs éventuelles modifications dans les cas de Stress Post-Traumatique (SPT) ou d’exposition à des événements aversifs (trauma complexe). Pour cela nous avons mené trois études. La première étude s’intéresse à mettre en évidence des prédicteurs du développement d’un SPT complet ou subsyndromique, suite à un accident de la voie publique. Les résultats font apparaître que plus d’un quart des participants présente un subsyndrome traumatique ; pour 7,7% de patients avec un SPT complet. Parmi de nombreuses variables, le meilleur prédicteur est la perception d’une menace vitale. Des liens forts sont également observés entre d’une part, la détresse péritraumatique et les symptômes de reviviscence et d’hyperactivité neurovégétative, et d’autre part entre la dissociation traumatique et l’évitement. La seconde étude s’intéresse à évaluer la variabilité du rythme cardiaque (VRC) comme biomarqueur des difficultés de régulation émotionnelle (DRE) en population non-clinique. Les résultats montrent que le groupe qui a peu de DRE présente une diminution de la VRC durant une phase d’induction émotionnelle puis une augmentation jusqu’à un niveau statistiquement équivalent à sa ligne de base en phase de récupération post-induction. Cette réponse sympathoexcitatrice adaptative est modifiée dans le groupe avec beaucoup de DRE : la VRC n’augmente pas en récupération. Ces données suggèrent que la VRC est un biomarqueur pertinent des DRE. Enfin, la dernière étude cherche à évaluer l’impact d’un trauma complexe (TC) sur plusieurs processus émotionnels. Les DRE et la dissociation somatoforme discriminent le mieux les groupes d’adolescentes présentant un TC des adolescentes contrôles. De plus, les mesures physiologiques montrent que le niveau de VRC au repos est plus faible dans le groupe TC et que le pattern typique de réaction sympathoexcitatrice est absent, à la différence du groupe contrôle. Les analyses de régressions précisent que le manque de conscience émotionnelle prédit le niveau de VRC au repos alors que c’est le niveau de dépression qui prédit le mieux la diminution phasique de VRC. Ajoutée à un taux d’erreur plus important pour évaluer subjectivement les stimuli émotionnels dans le groupe TC, les événements aversifs répétés semblent perturber à la fois des processus liés à l’évaluation des signaux émotionnels et leur intensité, mais aussi les processus psychologiques et physiologiques liés à la régulation des émotions. Ces résultats qui confirment le rôle important des DRE dans les psychotraumatismes seront discutés par rapport à la littérature actuelle pour proposer des pistes thérapeutiques spécifiques.