L'Amérindien dans l'Europe de la fin du XVIe siècle et du début du XVIIe siècle à travers la collection des Grands Voyages de De Bry-Merian
Auteur / Autrice : | Grégory Wallerick |
Direction : | René Grevet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Lille 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Pierre Duteil |
Examinateurs / Examinatrices : Nathalie Brown, Alain Joblin, Jean-Philippe Priotti |
Résumé
Théodore de Bry, l’initiateur des Grands Voyages, crée une vaste collection de voyages dont le but premier était de permettre aux Européens de se représenter plus concrètement les terres nouvellement mises au jour en Amérique dès la fin du XVIe siècle. Les nombreuses images diffusées, fortes d’une très grande qualité d’exécution pour cette période, sont centrées sur deux éléments majeurs : la rencontre d’un autre peuple et les tentatives d’installation, réussies ou avortées, sur ce territoire. Cet Autre, inconnu de presque toute l’Europe, revêt alors deux images concomitantes : les a priori issus de l’imaginaire européen, tels que les Amazones et autres chimères provenant du Moyen Age, et une certaine réalité transmise par les récits de navigateurs, notamment la nudité et le cannibalisme. L’Amérindien revêt alors ces attributs exotiques, abandonnant progressivement la première vision pour développer la seconde : l’indigène devient uniforme, sans distinction d’une aire géographique à une autre, suivant le modèle d’une tribu brésilienne, les Tupinamba. Les Européens reconnaissent donc aisément l’Amérindien sur les gravures, grâce à la concentration d’attributs spécifiques. Cette représentation de l’Amérindien s’érige alors en référence. L’usage de ces images reflète aussi le contexte géopolitique de l’Europe en cette fin de siècle. Les Espagnols, mis à mal par l’essor des Réformes protestantes, se révèlent, à travers les illustrations, être plus cruels et violents encore que les indigènes. L’œuvre intègre alors un ensemble plus vaste constitué des ouvrages relatifs à la légende noire de la conquête espagnole. Cette vision des Ibériques perdure durant plusieurs décennies.