Thèse soutenue

La mémoire entre neurosciences cognitives et psychanalyse : les destins de la perception

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Auteur / Autrice : Claudia Infurchia
Direction : René Roussillon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie. Psychopathologie et psychologie cliniques
Date : Soutenance le 15/10/2010
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherches en Psychopathologie et Psychologie Clinique
Jury : Président / Présidente : Anne Brun
Examinateurs / Examinatrices : Sylvain Missonnier, François Jourdan, Bruno Falissard

Résumé

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L’étude de la mémoire, du point de vue de son fonctionnement et de ses troubles, entre neurosciences cognitives et psychanalyse, avec comme maillon intermédiaire la psychologie développementale, permet une lecture d’éléments entrant en résonance les uns avec les autres ainsi qu’une matière composite propre à enrichir l’ensemble de ces disciplines. Il ne s’agit pas d’effectuer un amalgame de concepts dont la source est différente, mais de saisir comment des analogies entre ces concepts peuvent créer un nouvel espace pour une compréhension des processus de représentation et de façon corollaire pour une compréhension des processus de la mémoire. Pour entrer dans le champ des troubles de la mémoire, cette étude met en évidence deux fils rouges, la désarticulation du système perception-conscience en tant qu’elle est la signature des phénomènes psychiques dans lesquels prédomine un amorçage perceptif et l’émotion en tant qu’elle est un processus dont l’aboutissement conduit à la création des représentations de choses. Celles-ci marquent l’entrée du moi naissant dans une temporalité primaire, nécessaire à la future mémoire des souvenirs dont le développement est plus tardif au niveau des processus cérébraux. D’un point de vue psychique, la seule maturité cérébrale n’est pas suffisante pour la production des souvenirs, leur entrée dans le champ de la conscience passe par des conditions d’admissibilité de l’affect, encore faut-il qu’une représentation de l’affect ait été produite. Des hypothèses de travail sous-tendent l’élaboration de trois cas cliniques. Elles sont fondées sur la nécessité de la présence empathique de l’objet maternel primaire dans les états précoces de la psyché, afin de soutenir l’œuvre des processus de représentation et conséquemment celle des processus mnésiques. A contrario, son absence lors des situations de détresse éprouvées par l’enfant comporte le risque d’une atteinte portée aux processus de représentation et le risque de la production d’une mémoire demeurant sous l’emprise de stases émotionnelles.