Thèse soutenue

Le théatre du réel en France, en Pologne et en Grande-Gretagne : les autoreprésentations sociales au tournant du XXIe siècle

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Auteur / Autrice : Agnieszka Szmidt
Direction : Didier Francfort
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 13/03/2015
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur les cultures et les littératures européennes (Nancy)
Jury : Président / Présidente : Jean-Claude Yon
Examinateurs / Examinatrices : Stanisław Fiszer
Rapporteurs / Rapporteuses : Graça Dos Santos, Chantal Meyer-Plantureux

Résumé

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Cette thèse propose une approche historique de l'esthétique théâtrale européenne qui entretient avec le réel une relation dynamique. Dans la programmation théâtrale au tournant du XXIe siècle de trois pays (France, Grande Bretagne et Pologne), un ensemble cohérent et significatif d’œuvres a pu être identifié comme relevant d’une catégorie particulière : le théâtre du réel. Cet objet d’étude nous a semblé un moyen pour comprendre non seulement une esthétique, plus ou moins partagée, mais aussi l’attitude de trois sociétés, distinctes mais en contact dans un cadre européen redéfini, face à un réel social, présent ou passé, évoqué sur scène entre 1997 et 2010. Dans la production théâtrale émerge alors une autre perception vécue de l’accessibilité du réel ainsi qu’un désir d’immédiateté des créateurs et du public. La matérialité du corps, l'effet de la véracité, la présence de témoins sur scène servent à créer un lien entre l'intime et le social. Une autre évolution sociale est ainsi perceptible. Dans les trois sociétés considérées le rapport entre les institutions théâtrales et les instances politiques qui les soutiennent changent. On demande au théâtre de participer au maintien ou à la reconstitution du « lien social ». En même temps, le politique comme instance spécifique fondée sur des conflictualités pacifiées, semble s’effacer au profit d’un consensus éthique, renforcé par un consensus sur l’idée d’un dépassement nécessaire des absolus culturels. Le théâtre est confronté à la question de la construction complexe et de la perception des identités, à un moment où la focalisation sur le tout-national est remise en cause. En mettant au cœur du projet théâtral le consensus social (réconciliation polono-allemande, réhabilitation de l’estime de soi des chômeurs, sensibilisation à la violence qui s’exerce dans l’histoire, avec les génocides), les artistes remplissent une mission éthique et préfigurent un certain état politique des sociétés contemporaines qui ne pensent plus le conflit politique et social selon un modèle binaire