Thèse soutenue

Espace acoustique et patrons coarticulatoires : les voyelles de l’arabe libyen de Tripoli en contexte pharyngalisé.

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Auteur / Autrice : Fathi Salam
Direction : Mohamed Embarki
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 30/11/2012
Etablissement(s) : Besançon
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Langages, Espaces, Temps, Sociétés (Besançon ; 1991-2016)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Edition, Langages, Littératures, Informatique, Arts, Didactiques, Discours (ELLIADD) (Besançon) - Edition, Littératures, Langages, Informatique, Arts, Didactique, Discours [Besançon]
Jury : Président / Présidente : Andrée Chauvin-Vileno
Examinateurs / Examinatrices : Mohamed Embarki, Annie Rialland, Mohamed Yeou, Laura Abou Haidar
Rapporteurs / Rapporteuses : Annie Rialland, Mohamed Yeou

Résumé

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Ce travail de recherche porte sur un aspect phonétique qui s’inscrit dans trois domaines, la phonétique, la dialectologie et la sociophonétique arabes. Notre démarche, nos outils et nos analyses sont phonétiques par essence. Nous avons analysé la fréquence des trois premiers formants [F1, F2, F3] des voyelles cardinales brèves /i, u, a/ de l’arabe libyen de Tripoli (ALT) et nous avons alterné le contexte phonétique consonantique pharyngalisé / tˁ, sˁ, dˁ/ vs non pharyngalisé / t, s, d/ afin de vérifier l’impact de celui-ci sur la fréquence centrale des formants. Cependant, les résultats ainsi obtenus nous ont permis de comparer l’ALT à d’autres variétés populaires arabes modernes. Comme ils nous ont permis d’opérer des distinctions sociales fondamentales, comme celle du gender. Notre problématique articule la question de la réalisation de l’espace acoustique des voyelles en ALT avec le contraste consonantique de pharyngalisation, les patrons coarticulatoires qui en résultent ainsi que l’outil ‘équation de locus’ pour les révéler, tout cela dans une dimension de stratification sociale par le gender. Trois hypothèses de travail ont été présentées, la première sur la variation de l’espace vocalique et ses motivations, la deuxième sur la pertinence de l’utilisation de l’équation de locus et la troisième sur les distinctions liées au gender. Nos résultats, fondés sur l’analyse d’un corpus de mots trisyllabiques [C1V1- C2V2- C3V3] où C était soit une consonne pharyngalisée /s ˁ, t ˁ, d ˁ/, soit une consonne non pharyngalisée /s, t, d/, V étant une des trois voyelles brèves cardinales /i, u, a/, lu par dix locuteurs (6 hommes et 5 femmes) permettent de valider nos trois hypothèses : la variation des valeurs formantiques des voyelles, de l’espace acoustique et de la distance entre les deux premiers formants en fonction des trois facteurs : 1) le contexte consonantique (pharyngalisé vs non pharyngalisé) ; 2) la position prosodique (accentué vs inaccentué) ; et 3) la distinction sociale (homme vs femme). Notre travail a pu répondre positivement aux objectifs qui lui ont été assignés au départ : 1) sur le plan phonétique, donner un aperçu du système vocalique de l’ALT et de sa variation en fonction de la pharyngalisation ; 2) sur le plan dialectologique, répondre aux questions de la typologie dialectale arabe et le classement de l’arabe libyen, dialecte oriental vs dialecte maghrébin ; et 3) sur le plan sociophonétique, vérifier la profonde distinction sociale, parole de femme vs parole d’homme