Thèse soutenue

La statuaire médiévale et Renaissance de l’église Saint-Pantaléon de Troyes

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Auteur / Autrice : Justyna Switalska
Direction : Patrick Corbet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 14/09/2015
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire et cultures de l'Antiquité grecque et romaine (Nancy ; 1992-2008)
Jury : Président / Présidente : Henri Zerner
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Bourdieu-Weiss
Rapporteurs / Rapporteuses : Paulette Choné, Étienne Jollet

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Ma thèse est consacrée à la sculpture à Troyes et en Champagne méridionale à la fin du XVe et au XVIe siècle. Le thème étant large, il a été limité aux œuvres conservées dans l'église Saint-Pantaléon de Troyes. Dans le premier volume de mon travail (le catalogue), j'ai analysé un par un les trente-six objets d'étude. Dans le 2nd volume (l'étude), elles ont été classées chronologiquement. J'ai réétudié la datation des œuvres, j'ai aussi largement abordé les questions de leur attribution et de l'identification des thèmes.J'ai pu insérer trois statues antérieures à 1530 dans des groupes d'œuvres réalisées dans un même atelier. Ces œuvres témoignent d'une utilisation massive de modèles, en particulier gravés. J'ai retrouvé de sources d'inspiration précises et repéré, autour de chaque œuvre, des groupes de statues apparentées. Les œuvres des années 1530-1550 témoignent, elles aussi, de l'influence massive des modèles gravés, souvent plusieurs pour une seule statue. Jusqu'à présent, cette multiplicité possible de sources gravées n'avait été indiquée que pour les reliefs et les vitraux ; l'existence de telles « compilations » me semble à présent prouvée pour la grande statuaire.J'ai consacré trois chapitres à la statuaire de la 2nde moitié du XVIe siècle : le premier a traité de l'art italianisant, le second des réalisations de Dominique Florentin et de ses imitateurs, le troisième de la production artistique locale contemporaine de l'Italien. Le corpus italianisant de Saint-Pantaléon compte vingt-et-une œuvres, dont cinq témoignent de l'influence en Champagne des canons de proportions de Michel-Ange. Une statue me paraît conforme au canon primaticien.J'ai aussi observé la transformation de l'ancienne production champenoise en art de style Renaissance. Pour ce qui est de la statuaire de la 2nde moitié du XVIe siècle, j'ai indiqué un large éventail de sources d'inspiration. Je me suis arrêtée sur la manière avec laquelle les artistes champenois ont essayé de copier les œuvres de Dominique Florentin. J'ai aussi découvert la coexistence, dans les œuvres de la 2nde moitié du XVIe siècle, de deux tendances : l'italianisante et la « traditionnelle », caractérisée par un retour à des particularités des statues de la période antérieure à 1530. Pour ce qui est de l'italianisme, il est compris soit comme l'influence de Dominique Florentin, soit comme celle d'autres artistes, provenant surtout de l'Italie du Nord.Les œuvres tardives de Saint-Pantaléon sont devenues à leur tour des modèles: notamment, j'ai trouvé dix-sept œuvres inspirées par la Vierge de Pitié, deux groupes (chacun composé de trois sculptures) apparentés au Saint Sébastien et une œuvre inspirée de la Vierge de Douleur. Dans plusieurs cas, il s'agissait d'œuvres d'art populaire. J'ai aussi repéré en Champagne deux nouveaux types de Vierge de Pitié champenoises, regroupant respectivement dix-huit et quatre représentations.La collection de Saint-Pantaléon permet encore d'étudier la façon dont les artistes travaillaient au sein des ateliers. Probablement, les sculpteurs se spécialisaient dans des éléments précis de la composition et se déplaçaient d'un atelier à l'autre, en fonction des commandes. Ce mode opératoire a continué d'exister dans les années 1530-1550. La situation semble évoluer vers 1550, probablement avec l'arrivée à Troyes, dans les années 1540, de Dominique Florentin.