Thèse soutenue

Agroforesterie et paysages en mouvement : un projet territorial et transversal. Une agroforesterie en France métropolitaine à travers divers cas d’étude, de l’exploitant à l’aménageur, l’arbre vecteur de transition territoriale

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Auteur / Autrice : Simon Lacourt
Direction : Yves Petit-Berghem
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du paysage
Date : Soutenance le 16/12/2024
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (Paris ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Recherche de l'Ecole Nationale Supérieure du Paysage (LAREP ; Versailles Marseille) - Laboratoire de Recherche de l'Ecole Nationale Supérieure du Paysage / LAREP
Jury : Président / Présidente : Jean Noël Consalès
Examinateurs / Examinatrices : Jean Noël Consalès, Sylvie Servain, Marc Deconchat, Ana Cristina Torres, Christian Dupraz, Ségolène Darly
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvie Servain, Marc Deconchat

Résumé

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Cette thèse a pour objectif d’interroger la place de l’agrosystème et plus spécifiquement l’agroforesterie au prisme du projet de territoire de l’aménageur. Affiché comme une des solutions à l’adaptation au changement climatique et comme modèle d’avenir pour les agrosystèmes, une agroforesterie concertée entre acteurs peut-elle présenter une proposition de transition territoriale ?Les zones urbaines se sont étendues sur les terres agricoles au cours des soixante dernières années. Cet étalement a conduit les pouvoirs publics à réguler les territoires avec des plans de zonage, qui ont eu pour conséquence une spécialisation et une banalisation des paysages dans des franges périurbaines s’étendant dans un maillage complexe de zones logistiques et commerciales. Dans le même temps, l’optimisation mécanique et les profonds changements dans les pratiques agricoles ont conduit à des bouleversements dans les paysages ruraux, des terres elles aussi spécialisées et plus productives où les arbres ont rapidement disparu.S’inscrivant dans un moment d’innovation et de basculement des pratiques agricoles, la France s’est engagée en 2015 dans un projet agro-écologique, dont un des leviers est un plan de développement de l’agroforesterie. Les recherches existantes concernent presque exclusivement les sciences agronomiques et environnementales, et peu les sciences du paysage, de la géographie ou de la sociologie, souvent transdisciplinaires, mêlant théorie et pratique.S’il est convenu que l’agriculteur est par essence créateur de paysage, son action dans le territoire n’est pas considérée comme une composante de l’aménagement à part entière, et la parcelle agricole souvent envisagée comme une «réserve foncière». L’agriculteur se considèrera plutôt comme un producteur de ressources et non de paysage. Dans un contexte où cette production connait une crise importante, la recherche se questionne sur la mutation des pratiques qui s’engage et ses enjeux tant en termes de société, d’économie ou de production paysagère ; comment l’aménageur se place pour les anticiper et les projeter ? Et comment l’exploitant intervient dans cette planification ?En ce sens, l’objectif de la thèse est d’alimenter la réflexion sur l’agroforesterie à la fois comme mode de création de paysages et de nouveaux enjeux sociétaux par des projets concertés. Son objectif est de proposer une réflexion sur les transversalités essentielles entre les domaines complémentaires de l’aménagement et de l’agronomie dans le futur des territoires métropolitains.Cette recherche applique une méthodologie combinant géoagronomie et paysage, centrée sur le terrain, en se confrontant à l’expertise des exploitants, des acteurs du territoire et des paysagistes pour aboutir à un résultat objectif.Les résultats de cette recherche expriment un état des lieux contrasté de la place de l’arbre entre monde rural et urbain, illustrant les défis pragmatiques, politiques et économiques auxquels sont confrontés les territoires comme les exploitants. Malgré l'accent mis sur la transversalité et l'intégration de l'agrosystème dans le projet territorial, la réalité montre que l'exploitant agricole ne se perçoit pas comme une composante majeure de l'aménagement. Bien que l'arbre soit vanté comme un élément incontournable pour l'avenir des villes et des campagnes, son intégration dans le territoire reste aujourd’hui un défi complexe qui nécessite une approche globale et transversale.