Thèse soutenue

Devenir des génomes et des gènes dans un contexte polyploïde : cas du colza (Brassica napus L.)

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Auteur / Autrice : Emmanuel Szadkowski
Direction : Anne-Marie Chèvre Jenczewski, Eric
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie et agronomie
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Rennes, Agrocampus Ouest
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Vie-Agro-Santé (Rennes)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L’allopolyploïdie (plusieurs lots de génomes apparentés dans un individu) joue un rôle majeur dans la spéciation et la biodiversité des Angiospermes contemporaines. Les espèces allopolyploïdes permettent d’aborder les mécanismes de régulation de la redondance d’information génétique lors de la confrontation de deux génomes proches. On peut pour cela utiliser des hybrides polyploïdes synthétisés de novo à partir des espèces parentales préalablement identifiées. Le colza (Brassica napus AACC, 2n=38) est issu du croisement entre B. Rapa (AA, 2n=20) et B. Oleracea (CC, 2n=18). Au cours des premières générations de colzas synthétiques, on observe de la recombinaison entre régions homéologues (mêmes régions sur chaque génome), alors que des modifications fonctionnelles se mettent en place dès la confrontation des deux génomes dans l’hybride F1 (génome AC). L’objectif de ce travail est de déterminer l’importance relative des modifications structurales et leurs conséquences fonctionnelles dans les toutes premières générations après hybridation. Nous avons étudié par analyses cytogénétique et génétique la stabilité de la première méiose d’hybrides F1 (génome AC) et des S0 (génome AACC) correspondantes issus de gamètes non réduits ou de doublement somatique. Nous avons focalisé cette étude sur les deux chromosomes homéologues les plus synténiques (A1 et C1) pour maximiser la probabilité de recombinaison homéologue. Nous avons enfin étudié les conséquences des remaniements faisant varier le nombre de copies de gènes homéologues sur leur niveau d’expression. Nous montrons que la polyploïdie soumet la première génération de colzas synthétiques à une phase de forte restructuration des génomes A et C, les gamètes transmis n’étant pas équivalents selon le mode de formation du polyploïde et le cytoplasme (Szadkowski et al. , 2010). Nous montrons également que ces restructurations à l’état hétérozygote semblent dicter le niveau d’expression des copies de gènes homéologues. Cette étude devrait permettre de mieux comprendre la phase d’instabilité précédant la stabilisation d’une jeune espèce allopolyploïde telle que le colza.