Musiciens et poètes en Egypte au temps de la Nahda

Musicians and poets in egypt in the age of the nahda

• Auteur / Autrice : Frédéric Lagrange
• Direction : Jamel-Eddine Bencheikh
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Littérature arabe
• Date : Soutenance en 1994
• Etablissement(s) : Paris 8

Mots clés

Mots clés contrôlés

Poètes arabes

Poésie arabe

Musique et société

Musique et littérature

Ethnomusicologie

Égypte

Nahda (mouvement littéraire)

Résumé

Entre le regne du khedive ismael (1863-1873) et le debut des annees 1930, l'egypte a engendre un mouvement intellectuel reformiste se traduisant dans tous les champs de la reflexion et de la production artistique. Une musique de cour, synthese entre le legs arabes, le raffinement ottoman et la tradition des hymnodes devait naitre sous l'impulsion du compositeur et chanteur abduh al-hamuli (1847-1901). Cette etude analyse les milieux de production et de consommation de cette musique, le passage des cenacles a la scene et les transformations induites par l'apparition du 78 tours. La production chantee sera examinee sous les angles litteraires et musicologiques. On fera apparaitre le blocage thematique que represente l'amour courtois dans le domaine savant, tandis que seule la ''taqtuqa'', premiere forme de la chanson de variete, evoque dans les annees 20 la societe, ses evolutions et ses interrogations. Sur le plan musical, on notera l'abandon progressif d'une esthetique improvisatoire et ornementale au profit de la fixation melodique et de la sanctification du role du compositeur. L'impasse actuelle de la musique egyptienne sera analysee a la lumiere des choix esthetiques et ideologiques effectues par une generation de musiciens et de poetes dans les annees 30, generation qui decida d'abandonner l'elitisme et de saborder l'ecole savante dont elle etait issue pour passer du chant a la chanson populaire de grnde diffusion.

Between the second half of the 19th century and the 30's, egypt gave birth to a reformist intellectual movement which was to be reflected in the field of court-patronized art music. Thus appeared a school of learned music, a fusion of the arabian legacy, ottoman refinement and the traditional art of cantors. This study analyses the milieux of production and consuption of this art, focusing on the gradual shift from private circles to the stage and on the transformations provoked by the apparition of the commercial redording industry. Songs will be studied both on the literary and musicological levles. It will be shown that court poetry is the central thematic topic of learned music, whereas the hopes and questionings of modern society are only reflected in mainstream commercial popular music of the 20's, ''taqtuqa''. On the musical level, the decline of the ornamented improvisatory esthetics of maqamian music will be put in parallel with the gradual sanctification of the composer's role.