L'effacement chez Emmanuel Carrère
Auteur / Autrice : | Nadia Chabaneix |
Direction : | Michèle Aquien |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Langue et Littérature Françaises |
Date : | Inscription en doctorat le 29/11/2011 |
Etablissement(s) : | Paris Est |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : LIS - Lettres Idées Savoir |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Ecrire l'effacement relève d'une poétique de l'inconciliable qui fait se lier des processus contraires,relevant pour les uns de la production d'une voix qu'on fait entendre, et pour les autres,de la déconstruction, du silence. De ces mouvements antagonistes procède un ensemble de figures obsédantes- disparitions,oublis,rupture,recouvrements,ratures- qui permettent d'interroger l'oeuvre de cet écrivain. Cette stratégie d'écriture se présente comme une pièce maîtresse dans le domaine de la fiction aussi bien que dans celui de l'essai, de la biographie ou de l'écriture du Je. Traversant toutes les pratiques de l'auteur, elle révèle, sous l'hétérogène, une unité secrète.Plus qu'un motif remarquable, elle apparaît comme un ressort profond qui conduit vers les origines: origines du roman familial de l'auteur,de destins singuliers ou de l'histoire contemporaine; mais aussi origines du désir d'écrire,et de faire des récits. Emmanuel Carrère tend à lever les frontières du réel et de l'imaginaire, de la vérité et du mensonge, de la mémoire et de l'oubli. À force de déplacer les points de vue, il brouille critères, repères et perspectives. Mais, par un choc en retour, s'attacher à écrire l'effacement provoque le ressouvenir et fait surgir en miroir sa figure inverse , la trace. Cette expèrience du paradoxe se reconduit tout au long d'une oeuvre en développement. D'une persistance aussi manifeste, l'auteur attend la révélation de l'essentiel.