Thèse en cours

Politique linguistique et éducative : : le cas du bilinguisme français/pulaar au Sénégal

FR  |  
EN

Accès à la thèse

Triangle exclamation pleinLa soutenance a eu lieu le 30/11/2015. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Mamadou Diop
Direction : Foued Laroussi
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Inscription en doctorat le 17/09/2012
Soutenance le 30/11/2015
Etablissement(s) : Rouen
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Histoire,Mémoire, Patrimoine, Langage

Résumé

FR  |  
EN

Au moment où l'unilinguisme est de plus en plus contesté en tant qu'unique moyen servant à améliorer la qualité de l'offre éducation, l'usage des langues utilisées en contextes familial et social en collaboration avec celles ayant une longue tradition scolaire apparaît comme un moyen de renforcer les compétences en langue des élèves. Sous cet éclairage, la recherche entamée a pour but de montrer que contrairement aux idées reçues faisant du bilinguisme un obstacle au développement des facultés mentales et intellectuelles des élèves, l'usage raisonnée des acquis en langue première facilite une entrée douce dans la langue seconde et à sa maîtrise. Seulement, ce qui fait débat est de savoir comment et dans quelle mesure, ce bilinguisme peut être efficient sans que cela ne débouche sur une situation de dépendance de la langue minorée au profit du médium jugé plus équipé aux plans morphosyntaxique et lexicosémantique? Cette interrogation nous amène à entrevoir des pistes de réflexion sur un compagnonnage réussi et équilibré entre le français et le pulaar conçu ici comme un échantillon représentatif des langues nationales. Le choix porté sur le pulaar tient à la place et au statut qu'il occupe dans le paysage sociolinguistique du Sénégal, car c'est la deuxième langue la plus parlée du pays. De plus, cet idiome national a l'avantage d'assurer l'intercompréhension entre ses locuteurs malgré les différences dialectales qui sont la conséquence logique d'aires géolinguistiques variées. Enfin, les décisions linguistiques prises ces trente dernières années en faveur de la promotion des langues nationales ont été à la faveur d'un croisement de travaux conduits par des linguistes, des didacticiens et des pédagogues pour conforter leur présence en contexte scolaire.Pour conduire notre recherche, il nous a semblé opportun de partir de l'état de l'art pour décrire et interpréter les données disponibles concernant l'aménagement linguistique au cours de ces trois décennies dont la finalité porte sur l'intervention de l'Etat pour équiper les six premières langues codifiées (wolof, pulaar, sereer, diola, mandingue, soninke. Ensuite, les différentes expériences d'introduction des langues locales à l'école feront l'objet d'un diagnostic pour en déceler les forces et les manquements. Une interprétation fine des données portant sur les modalités d'utilisation des médiums du terroir en lien avec le français nous conduira à nous interroger si la logique additive n'est pas un obstacle à la mise en place de l'enseignement bilingue? La rupture que nous tentons d'introduire dans le cadre de ce travail de recherche est de montrer que l'approche intègrative dont la nouveauté réside dans une réelle cohabitation entre le français et le pulaar est à voir comme une possibilité de renverser la tendance actuelle marquée par une baisse des compétences linguistiques des apprenants qui tire son origine dans des méthodologies inappropriées de prise en charge des besoins réels des apprenants. C'est dans cette perspective que notre thèse s'inscrit dans la prise en compte de dynamiques sociodidactiques qui font du développement langagier un préalable à la maîtrise des disciplines scolaires. Une des voies à investiguer consistera à partir de quelques activités d'éveil visant, entre autres, une conscientisation du dispositif langagier et linguistique, une plus forte compréhension du système de la langue, et in fine, une réappropriation guidée des effets de distance et de proximité entre les deux langues en présence à l'école. Nous partons du supposé que les activités valorisées dans le cadre de l'éveil aux langues est de nature à faciliter selon Castellotti(2010:34): "l'élargissement de la perception de la zone neutre de son système premier et, par conséquent, stimuler la construction d'hypothèses facilitant le passage d'une langue à l'autre." Dans ce cas, la piste de réflexion que nous comptons explorer est d'observer à travers des pratiques de classe comment le déroulement des activités peut passer par le filtre de la langue premièrement acquise par l'élève pour, en