Projet de thèse en Littérature française
Sous la direction de Beïda Chikhi.
Thèses en préparation à Sorbonne université , dans le cadre de École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) depuis le 23-11-2011 .
Souvent considérée comme la première romancière algérienne de langue française, Taos Amrouche ose se dire, passant par le « je », retraçant l’histoire d’une vie, évoquant l’histoire de toute une civilisation, pour le porter au « nous », créant ainsi un nouveau cercle, celui des eternels exilés, celui de ceux qui portent en eux une hybridité empêchante dans la relation à l’autre, ou encore souffle de la création littéraire. Partagée entre deux rives, deux hommes, le rejet et l’acceptation, la passion et la sagesse, le réel et l’imaginaire, elle incarne une pensée binaire, à la fois victime et bourreau. L’auteure donne ainsi un souffle nouveau au traitement de l’amour, admettant une définition multiple du concept. Admis le plus souvent comme un amour impossible, il impose le recours à l’imaginaire, au fantasme, à une idéalisation du rapport charnel. Le corps du texte incarne alors le corps de l’auteure, un corps qui se démultiplie, un espace des possibles, le discours s’érotise, l’écriture fantasmée témoigne d’une parole plurielle, plurivoque, aux enjeux infinis et se recomposant sans cesse. Dépassant l’amour-impossible qui caractérise sa relation à l’autre, au pays, à la culture, elle donne la parole aux femmes et ouvre le pas d’une ère nouvelle dans la littérature algérienne et peut-être même française. La romancière s’affranchit des figures tutélaires françaises pour endosser le rôle de passeur de frontières géographiques et symboliques, elle introduit une nouvelle liberté de ton et de nouvelles thématiques, tout en enrichissant ses textes des particularités qui la définissent afin de permettre aux femmes de concevoir leur rapport à elle-même et à l’autre différemment.
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