Thèse de doctorat en Musique
Sous la direction de Pierre Albert Castanet.
Thèses en préparation à Rouen , dans le cadre de Histoire,mémoire,patrimoine,langage depuis le 10-01-2012 .
Depuis le Don Carlos de Verdi, l’Espagne s’est imposé comme un sujet majeur pour les intellectuels italiens qui questionnent à travers elle le politique autant que le religieux. Dans une Italie marquée par la resistenza, l’Espagne cristallise les interrogations politiques des musiciens engagés. Lorsque Luigi Dallapiccola achève Le Prisonnier en 1948, il propose une première définition de l’Espagne : son œuvre, premier opéra sériel italien en un temps de réaction esthétique (car commencé dans le contexte du manifeste réactionnaire de 1932), est une violente charge contre le fascisme. Dans l’Italie d’après guerre, l’Espagne toujours sous le sceau du franquisme prend une résonnance particulière et devient pour Luigi Nono et Bruno Maderna formés par Ricardo Malipiero, un appel à la résistance par la voix de Federico Garcia Lorca (Bruno Maderna : Don Perlimplin, Psalm per Choro, Luigi Nono : Der Rote Mantel, Epitaffio a Garcia Lorca). Les œuvres italiennes sur des textes espagnols expriment le refus de l’oppression politique et l’utopie d’un nouveau langage. En parallèle, Luigi Dallapiccola poursuit son interrogation anxieuse du spirituel en explorant l’univers d'Antonio Machado dans Ulisse. C’est dans cette voie que le rejoindront les œuvres du dernier Nono, toutes entières placées sous le signe de ce vers d'Antonio Machado « no hay camino es caminando que se hace el camino ». Avec Antonio Machado apparaît enfin une nouvelle figure de l’Espagne : celle des chemins que doit emprunter tout homme.
Pas de résumé disponible.