Projet de thèse en Littérature comparée
Sous la direction de Nathalie Prince.
Thèses en préparation à Le Mans , dans le cadre de École doctorale Sociétés, Cultures, Echanges (SCE) (Angers) depuis le 06-01-2012 .
Tératologie et romans de fantasy pour la jeunesse dans les domaines français et anglo-saxon depuis Tolkien. La fantasy, genre longtemps ignoré par l’Université, tout particulièrement en France, a acquis en quelques décennies ses lettres de noblesse. Textes critiques, théorisation - et donc légitimation - se sont succédé autour du berceau de ce genre nouveau qui ne le serait pas tant, si l’on en croit Anne Besson ; le fait remonte au Moyen-âge, chansons de geste et romans arthuriens sont les grands précurseurs selon notre spécialiste. Certains auteurs remontent encore plus loin dans le temps pour évoquer les fondateurs du genre, jusqu’à l’Odyssée d’Homère, et même jusqu’à l’épopée sumérienne de Gilgamesh . Une chose semble établie : le genre est lié dès ses origines au public jeune qui en est particulièrement friand. C’est dans cette double perspective que s'inscrit ma recherche, à la fois dans la fantasy et dans la littérature dédiée à la jeunesse, plus précisément dans les romans pour adolescents. On peut mesurer cet engouement du lectorat adolescent - et du public en général - aux succès de librairies , à la poly-exploitation faite de ces livres, et plus précisément à la filmisation. Les adaptations cinématographiques des Harry Potter, Eragon et autre Monde de Narnia, leur retentissement médiatique disent suffisamment l’importance du phénomène. La dette du roman de fantasy contemporain pour la jeunesse envers l’héritage antique, notamment grec est indéniable ; les inventions d’auteurs côtoient dans ces livres centaures, minotaures, faunes et autres figures horrifiantes tout droit sorties de la mythologie. S’évader dans d’autres mondes, vivre des aventures « extra-ordinaires », par procuration, pouvoir s’identifier à un jeune héros c’est ce qui fait le succès de cette « littérature d’imaginaire ». C’est sur cette question initiale que s’est bâtie la problématique, de l’apport de la mythologie grecque dans les romans de fantasy pour la jeunesse. Viennent à l’esprit tout naturellement les épopées homériques, les Métamorphoses d’Ovide, mais la littérature du Moyen-âge -tout particulièrement les romans arthuriens - regorge aussi de ces créatures et à regarder de près la littérature de jeunesse puise très largement dans toute notre culture. Cela conduira donc à élaborer dans une première partie une typologie des monstres dont s’inspire cette littérature destinée. S’appuyant sur cette étude, Le travail envisagera ensuite un corpus de romans de fantasy pour adolescents constitué d’une part de grands précurseurs contemporains - Tolkien et C.S. Lewis semblent à cet égard avoir marqué d’une pierre angulaire cette littérature et avoir acquis droit de cité – et d’autre part de romans plus récents dont le retentissement dit assez l’influence sur le genre. Ce corpus, s’il est largement « teinté » de littérature anglo-saxonne peut aussi s’enorgueillir de titres français . Enfin cette somme de réflexions permettra d’appréhender une dernière partie consacrée à la réception de ces textes. On s’interrogera notamment sur le rôle des monstres et autres hybrides dans ce genre littéraire, sur la carrière de ces textes. Cette nouvelle notoriété du roman de fantasy pour la jeunesse n’a pas manqué de susciter la production d’une littérature scientifique, survolée à l’occasion de ce projet de recherche. Si la thématique du monstre mythologique a fait couler beaucoup d’encre, il n’existe pas de travaux sur la tératologie envisagée sous l’angle comparatiste mythologie/ littérature dédiée, pas plus que n’a été abordé le roman de fantasy jeunesse dans une perspective d’évolution.
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