Thèse soutenue

L'affaire Moro : histoire et fiction

FR  |  
EN  |  
IT
Auteur / Autrice : Lia Perrone
Direction : Manuela BertoneGiuseppe Langella
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue, littérature et civilisation italiennes
Date : Soutenance le 20/10/2018
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur (ComUE) en cotutelle avec Università cattolica del Sacro Cuore (Milan, Italie). Facoltà di lettere e filosofia
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Nice (1965-2019)
Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire Récits Cultures et Sociétés. UPR 3159 (Nice ; 2012-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Pierre Darnis
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pierre Darnis, Claudio Milanesi, Christophe Mileschi, Giuseppe Lupo
Rapporteurs / Rapporteuses : Claudio Milanesi, Christophe Mileschi

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Le 16 mars 1978, à Rome, les Brigades Rouges enlèvent l’ancien président du Conseil Aldo Moro, qui sera assassiné par les terroristes après une longue séquestration. Cet épisode a fortement marqué l’histoire récente de l’Italie, mais sa lecture reste controversée en raison des zones d’ombre qui entourent les faits aujourd’hui encore, suscitant un réel besoin de compréhension des évènements. En réponse à ce besoin, des écrivains et artistes provenant de milieux différents se sont emparés au fil du temps de l’histoire d’Aldo Moro pour en donner leur propre lecture et proposer ainsi une « autre » interprétation, qui pose un regard nouveau sur les faits. Ainsi l’affaire Moro a été transformée en objet narratif au croisement entre l’histoire et la fiction. Dans cette thèse nous étudions la transformation de l’enlèvement et de l’assassinat d’Aldo Moro en événements et en récit de ces événements. Par ailleurs, nous réfléchissons au potentiel heuristique de ces réécritures en nous interrogeant sur leurs implications mémorielles. Le premier apport critique de notre travail consiste à donner une systématisation aux narrations de l’affaire Moro produites de 1978, au lendemain des événements, à 2013, trente-cinquième anniversaire de la mort de l’homme politique : romans divers et variés, pamphlets, autobiographies, livres de mémoires, pièces de théâtre, films. Ce corpus extrêmement composite constitue désormais une « macronarration transmédiatique » organique et mérite de ce fait d’être considéré dans son ensemble. Pour définir les caractéristiques de la macronarration, nous conduisons une analyse approfondie ainsi qu’un examen comparatif des textes : en ayant recours aux apports multiples de la narratologie, nous évaluons les aspects formels des réécritures de l’affaire Moro, observons la transformation d’Aldo Moro de figure historique en personnage de fiction et étudions le dialogue transmédiatique, intra- et interdisciplinaire entre les œuvres de fiction et, le cas échéant, entre ces œuvres et les discours historiographiques et journalistiques, ainsi qu’avec les témoignages de quelques-uns des protagonistes des événements. En faisant référence aux apports théoriques de l’esthétique de la réception, nous interprétons également les relations entre l’auteur, l’œuvre et le public avec l’objectif d’approfondir et de mettre à jour la question des influences réciproques entre réécritures de l’affaire Moro et imaginaire collectif.