Comment deviennent-ils « INNOVATEURS » ? Analyse du « Passage à l’acte d’innover » de Chercheur-Entrepreneur-Innovateurs (C.E.I).

par Isabelle-catherine Micaelli

Thèse de doctorat en Sciences de gestion


  • Résumé

    Dans un contexte difficile de compétition internationale, l’innovation et le dynamisme entrepreneurial sont des signaux forts vis-à-vis du marché et il apparaît qu’un des critères (« symboles »… !) communs à l’évolution des pays les plus dynamiques est précisément le fort niveau de développement des start-up technologiques, qui sont devenues un maillon souvent essentiel de l'innovation parce que plus créatives et plus flexibles que les structures (souvent complexes) dédiées à l’innovation. La création d’entreprises innovantes issues d’un Institut de recherche spécialisé dans le domaine des STIC nous parait donc correspondre à un thème de recherche particulièrement adapté au développement de nouvelles connaissances en entreprenariat. Par ailleurs, il nous semble que la plupart des études portant sur la création d’entreprise innovante interrogent essentiellement les effets des dispositifs mis en place par les Institutions sur la motivation des créateurs (le plus souvent au travers de questionnaires portant sur les modalités mêmes des dispositifs) mais n’envisagent pas vraiment la question sous l’angle de la socialisation et du « projet de vie » de l’acteur qui s’investit dans la création d’entreprise innovante. C’est pourquoi nous avons souhaité, en axant ce projet de recherche sur l’individu, contribuer à la connaissance sociologique de l‘entrepreneuriat innovant en apportant une connaissance de l’innovateur-créateur d’entreprise et de son parcours, obtenue à partir d’une méthode d’enquête mettant en lumière le « Je » de la création d’entreprise. Ainsi, le cadre opératoire de cette recherche exploratoire de nature inductive porte sur la création d’entreprise innovante par des chercheurs du secteur public qui souhaitent valoriser le résultat de leurs travaux de recherche par la diffusion commerciale d’une innovation. Afin de mieux comprendre ces acteurs, analyser ce qui anime leur démarche et les pousse à sortir d’un statut de chercheur pour se lancer dans l’incertain de la création d’entreprise, nous avons retenu une démarche d’analyse des parcours biographiques (C. DUBAR, 1997) qui nous a permis de préciser les « mondes sociaux », les systèmes de valeurs et les logiques d’action de ces chercheurs-entrepreneurs et de mettre en lumière ce qui se joue au moment de l’émergence de l’idée et de sa transformation en un projet de création d’entreprise.

  • Titre traduit

    How do they become "INNOVATIVE"? Analysis of "Taking action to innovate" Researcher-Entrepreneur-Innovators (C.E.I)


  • Résumé

    In a period of heightened global competition, innovation and entrepreneurial dynamism are bellwethers in the marketplace. It appears that a common criterion ("symbols" ...!) in the progress of highly dynamic countries is the creation and support of technology start-ups, which have frequently become a vital link in innovation because they are more creative and flexible than structures (often complex) dedicated to innovation. The creation of innovative companies coming out of a research institute specializing in the field of Information & Communications Technology thus seems to us a particularly suitable research topic in the development of new knowledge about entrepreneurship. Moreover, it seems that most studies on the creation of innovative companies essentially question the effects of the arrangements put in place by Institutions concerning the motivation of the creative founders (most often via questionnaires on the arrangements themselves), but do not really consider the question from a socialization perspective or the "life project" of the person who has undertaken the creation of an innovative company. This led us to focus our research project on the individual in order to contribute to sociological knowledge on innovative entrepreneurship by providing insights into the innovator-entrepreneur and his/her career. We achieved this by developing a research methodology which highlighted the "Me" in the creation of a start-up. Thus, the operative structure of this inductive exploratory research covers the creation of innovative companies by researchers in the public sector who want to exploit the results of their research through the commercialization of an innovation. To better understand these individuals and to analyze what drives their approach and pushes them to leave their status of researcher and to engage in the uncertainty of creating a business, we used an analytical approach based on biographical trajectories (C. DUBAR, 1997). This allowed us to specify the "social worlds", the value systems and the underlying reasoning of these researchers/entrepreneurs and to highlight what is at stake at the moment the idea is formed and its transformation into the project of launching a start-up.