Thèse soutenue

L'empirisme spéculatif de Johannes Nicolaus Tetens
FR  |  
DE  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Julien Lacaille
Direction : Jean SeidengartHeiner F. Klemme
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie (métaphysique, épistémologie, esthétique)
Date : Soutenance le 08/11/2019
Etablissement(s) : Paris 10 en cotutelle avec Johannes Gutenberg-Universität Mainz
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherches philosophiques (Nanterre) - Institut de recherches philosophiques (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Christian Berner
Examinateurs / Examinatrices : Jean Seidengart, Heiner F. Klemme, Christian Berner, Christian Bonnet, Matthias Koßler
Rapporteurs / Rapporteuses : Christian Bonnet

Résumé

FR  |  
DE  |  
EN

Notre étude porte sur l’émergence du problème de l’objectivité dans la philosophie de Johannes Nicolaus Tetens (1736-1807). Prenant acte de l’échec du système wolffien, Tetens s’interroge dès le début des années 1760 sur les obstacles au progrès de la métaphysique. Pour lui la difficulté est principalement d’ordre méthodologique. Une réforme de l’ontologie lui parait nécessaire. Mais la lecture de l’"Anlage zur Architectonic" de Lambert le convainc que la difficulté centrale ne tient pas tant au manque d’intelligibilité des concepts fondamentaux ou au manque de rigueur dans l’application de la méthode euclidienne mais à l’incertitude dans laquelle se trouve l’entendement concernant la « réalité » de ses propres concepts. L’enquête sur les fondements de la métaphysique conduit ainsi Tetens en 1775 à formuler le projet d’une philosophie transcendante. La métaphysique doit partir de l’expérience et la raison être guidée dans ses spéculations par des principes transcendants. Ces principes ontologiques issus de la « théorie de la raison » doivent cependant être objectivés. La « physique de l’entendement humain », propédeutique à l’ontologie, a alors pour tâche d’examiner les modes d’action et les lois par lesquels le pouvoir de penser élabore ses propres connaissances à partir des sensations. Le problème est le suivant : comment une vérité peut-elle être objective si toutes nos représentations sont subjectives ? La solution est apportée dans les "Essais philosophiques sur la nature humaine et son développement" (1777) : Tetens propose une théorie de l’objectivité fondée sur les principes a priori de la raison. Certes nous ne connaissons que l’apparence des choses mais les rapports invariants entre les phénomènes sont des rapports objectifs. En suivant la voie de l’analogie, la raison spéculative est ainsi en mesure de s’élever aux vérités métaphysiques les plus éloignées de l’expérience humaine.