Thèse en cours

Vers une protection intrinsèque du patrimoine du XXe siècle : expérimenter une méthode pour outiller la mémoire, produire du sens et diffuser le « savoir architectural »

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Auteur / Autrice : Quentin Vogel
Direction : René BorrueyLivio De Luca
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Architecture
Date : Inscription en doctorat le 01/01/2020
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Marseille

Mots clés

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Résumé

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  Le patrimoine du XXe siècle architectural, son observation, et son analyse, restent aujourd'hui dans la majorité des cas, dans un espace impensé, qui est souvent la résultante de l'application d'un modèle conçu pour un patrimoine autre et souvent plus ancien. Si son recensement au label Architecture Contemporaine Remarquable, nous aide à le révéler, rien n'empêche la banalisation progressive de ce qui n'est pas encore reconnu. L'usage quotidien et l'emploi de procédés constructifs, souvent innovants pour l'époque, sont une des raisons physiques à l'origine de sa grande fragilisation. C'est en partie à cause de ces faiblesses, que l'évolution raisonnée de ce patrimoine est nécessaire. Or, le bâti du XXe siècle est victime d'un désamour nourri par la méconnaissance d'une diversité d'expressions théoriques, plastiques, et matérielles, qu'il porte pourtant en son sein. Acculturer les habitants à ces spécificités, c'est tendre vers une compréhension des enjeux spécifiques à ce patrimoine, et donc espérer une protection intrinsèque de ce dernier. Cette thèse s'intéresse aux enjeux susceptibles d'engager le consensus des usagers pour la protection de leur patrimoine. Nous formulons l'hypothèse que la mise à disposition des savoirs produits est la clé de la responsabilisation et de l'implication citoyenne. De plus, face aux enjeux colossaux de la tâche, car tout ne peut être protégé, notre seconde hypothèse s'appuie sur la patrimonialisation du numérique comme réponse à la disparition possible de certains édifices. Pour cela, nous associons les méthodologies d'analyses architecturales et de recherches historiques aux techniques de relevé, de modélisation géométrique, d'enrichissement sémantique de représentations numériques et d'architecture des données d'objets patrimoniaux. Le procédé que nous proposons de développer associe la conception et le développement d'un système d'informations multidimensionnel s'appuyant sur la collecte et la corrélation de sources documentaires et de données analytiques que notre méthode vise à construire. Ce sont donc les données de l'architecture, souvent très hétérogènes, qu'il faut donner à lire et aider à comprendre. Ainsi, à travers la création d'une toile d'outils, ouverte à la collaboration, impliquant des acteurs multiples (architectes, scientifiques, habitants, entreprises, institutions… ), nous explorons les potentialités de la mise en œuvre d'un cadre d'observation du patrimoine du XXe siècle, à la fois producteur de connaissances, et générateur de questionnements.  Par l'indexation d'une base de données d'objets physiques d'un corpus, associés à leurs doubles numériques, nous espérons conduire à une centralisation de la connaissance, accessible à tous, pour contribuer à cette protection intrinsèque du patrimoine XXème. La reproductibilité de la méthodologie développée est le gage de l'extension du corpus retenu à l'échelle du parc bâti national, voir même applicable sur d'autres patrimoines. Pour autant, ce travail vise à expliciter et valoriser le rapport relationnel que les œuvres du XXe possède entre-elles, comme une forme de valeur patrimoniale à part entière, dont le substrat territorial regorge. L'identité architecturale et patrimoniale du XXe siècle s'exprime dans cette richesse territoriale, dont l'universalité portée par le courant moderne, permet de le mettre en relation à d'autres échelles. Cette recherche n'est donc possible qu'en se positionnant à l'interface d'une interdisciplinarité permanente, tant il implique un développement nouveau, à la fois architectural et informatique, mais aussi historique et social, qui pourrait même, selon nous, aboutir à une transdisciplinarité « patrimoniologique ».Cette thèse s'intéresse aux enjeux susceptibles d'engager le consensus des usagers pour la protection de leur patrimoine. Nous formulons l'hypothèse que la mise à disposition des savoirs produits est la clé de la responsabilisation et de l'implication citoyenne. De plus, face aux enjeux colossaux de la tâche, car tout ne peut être protégé, notre seconde hypothèse s'appuie sur la patrimonialisation du numérique comme réponse à la disparition possible de certains édifices. Pour cela, nous associons les méthodologies d'analyses architecturales et de recherches historiques aux techniques de relevé, de modélisation géométrique, d'enrichissement sémantique de représentations numériques et d'architecture des données d'objets patrimoniaux. Le procédé que nous proposons de développer associe la conception et le développement d'un système d'informations multidimensionnel s'appuyant sur la collecte et la corrélation de sources documentaires et de données analytiques que notre méthode vise à construire. Ce sont donc les données de l'architecture, souvent très hétérogènes, qu'il faut donner à lire et aider à comprendre. Ainsi, à travers la création d'une toile d'outils, ouverte à la collaboration, impliquant des acteurs multiples (architectes, scientifiques, habitants, entreprises, institutions… ), nous explorons les potentialités de la mise en œuvre d'un cadre d'observation du patrimoine du XXe siècle, à la fois producteur de connaissances, et générateur de questionnements. Par l'indexation d'une base de données d'objets physiques d'un corpus, associés à leurs doubles numériques, nous espérons conduire à une centralisation de la connaissance, accessible à tous, pour contribuer à cette protection intrinsèque du patrimoine XXème. La reproductibilité de la méthodologie développée est le gage de l'extension du corpus retenu à l'échelle du parc bâti national, voir même applicable sur d'autres patrimoines. Pour autant, ce travail vise à expliciter et valorisation le rapport relationnel que les œuvres du XXe possède entre-elles, comme une forme de valeur patrimoniale à part entière, dont le substrat territorial regorge. L'identité architecturale et patrimoniale du XXe siècle s'exprime dans cette richesse territoriale, dont l'universalité portée par le courant moderne, permet de le mettre en relation à d'autres échelles. Cette recherche n'est donc possible qu'en se positionnant à l'interface d'une interdisciplinarité permanente, tant il implique un développement nouveau, à la fois architectural et informatique, mais aussi historique et social, qui pourrait même, selon nous, aboutir à une transdisciplinarité « patrimoniologique ».