L'apeiron dans les Dialogues de Platon

The apeiron in Plato's Dialogues

• Auteur / Autrice : Estelle Santune
• Direction : Arnaud Macé
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Philosophie
• Date : Inscription en doctorat le 01/09/2023
• Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Logiques de l'Agir

Mots clés

Mots clés libres

Platon

Apeiron

Infini

Illimitation

Indétermination

Métaphysique

Plato

Apeiron

Infinite

Unlimited

Undetermined

Metaphysic

Résumé

L'apeiron chez Platon a souvent été vu comme un concept métaphysique servant exclusivement à rendre compte du cosmos et des choses existantes, comme c'était déjà le cas chez les présocratiques, dont il est notamment question dans le Parménide. Nous proposons de revenir au Philèbe, dialogue qui définit l'apeiron et s'interroge sur la détermination d'une vie humaine bonne, pour montrer que Platon est le premier à affronter le problème métaphysico-éthique que pose l'apeiron. Défini comme ce qui admet du plus et du moins (Philèbe, 24e), l'apeiron platonicien sert à rendre raison de certaines propriétés des choses existantes relativement à l'âme humaine qui les sent et les pense, et conduit à un problème : condition de la vie d'une âme humaine, l'apeiron la marque en même temps d'une illimitation destructrice et aporétique qui empêche cette vie d'être bonne. Le concept d'apeiron prend ainsi sens dans un cheminement philosophique s'efforçant de déterminer la direction d'une vie humaine bonne pourtant illimitée. Notre travail empruntera donc cette voie métaphysique-éthique ouverte par le Philèbe et explorée par les autres dialogues de Platon, pour examiner la manière dont la philosophie se rapporte à l'apeiron pour en résoudre l'aporie sans pour autant en nier l'irréductibilité.

Plato's apeiron has often been seen as a metaphysical concept used exclusively to account for the cosmos and existing things, as was already the case with the pre-Socratics, discussed in particular in the Parmenides. We propose to return to the Philebus, a dialogue that defines the apeiron and questions the determination of a good human life, to show that Plato is the first to confront the metaphysical-ethical problem posed by the apeiron. Defined as that which admits of more and less (Philebus, 24e), the Platonic apeiron serves to account for certain properties of existing things in relation to the human soul that feels and thinks them, and leads to a problem : as a condition for the life of a human soul, the apeiron at the same time marks it with a destructive and aporetic unlimitedness that prevents this life from being good. The concept of the apeiron thus takes sense within a philosophical path striving to determine the direction of a good human life yet unlimited. Our work will therefore follow this metaphysical-ethical path opened up by the Philebus and explored by Plato's other dialogues, to examine the way in which philosophy relates to the apeiron in order to resolve its aporia without denying its irreducibility.