Thèse en cours

Gouverner et produire la sécurité dans les territoires.Les élus locaux à l'épreuve des mobilisations contre l'insécurité :une comparaison Lyon-Bordeaux-Nantes

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Auteur / Autrice : Valentina Fagotti
Direction : Jacques De maillardRenaud Epstein
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences Politiques
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2023
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Sociales et Humanités
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Guyancourt, Yvelines ; 1983-....)
référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....)

Mots clés

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Résumé

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Les modes de gouvernement et de production de la sécurité publique ont connu des profondes transformations depuis les années 1980 en France. Les communes occupent aujourd'hui une place importante parmi les acteurs de la gouvernance de la sécurité locale. De nombreuses organisations à toutes les échelles de l'action publique prennent part à la gestion partagée de la sécurité dans les territoires à travers des outils contractuels mis en place par l'État et un large processus de conventionnement auquel les villes ont également contribué. Leurs responsabilités et leurs activités se croisent et se superposent. Les tensions et les réticences restent fortes ; elles sont liées aux identités, aux croyances, aux finalités, aux ressources et aux stratégies différenciées des acteurs, ainsi qu'à la manière dont ils investissent les arènes de la gouvernance et les possibilités qu'elle offre. Dans ce cadre, qui semble privilégier les interrelations et les processus de coordination horizontale entre acteurs institutionnels et professionnels, l'objectif de la thèse est double. D'une part, intégrer aux analyses l'étude de plusieurs collectifs d'habitants et de commerçants qui s'organisent et se mobilisent pour revendiquer plus de sécurité pour leurs quartiers et la prise en charge des « désordres » urbains par les pouvoirs publics, en ciblant particulièrement les exécutifs locaux. D'autre part, réintroduire une forme de verticalité en s'intéressant à la manière dont le gouvernement local se saisit de ces questions de sécurité, et négocie avec l'État qui gouverne « à distance ». La thèse portera ainsi sur la manière dont les élus locaux investissent ces mobilisations qui interpellent, directement ou indirectement, leur capacité à agir et à gouverner, et politisent les questions de sécurité localement, au prisme de leurs appartenances partisanes. Pour ce faire, elle croise perspectives et approches issues de la sociologie de l'action publique, de la sociologie du pouvoir local et de la sociologie des mouvements sociaux. La recherche sera menée en perspective comparative à travers trois terrains en France : les quartiers Guillotière à Lyon, Bordeaux-Centre à Bordeaux et Centre-ville à Nantes. Ces trois quartiers sont, depuis quelques années, le théâtre de mobilisation de mouvements citoyens « en colère » ; au cœur de grandes villes, ils sont un objet de préoccupation majeur pour les exécutifs locaux, et se retrouvent au centre de conflits entre des habitants aux manières de vivre la sécurité et la tranquillité publiques inégales. Cette recherche empruntera essentiellement à des méthodes qualitatives (entretien semi-directif, observation) et à un suivi régulier de l'actualité (lois, règlements, documents administratifs, presse).