Thèse en cours

Repenser les espaces didactiques de médiation pour des pratiques littéraciques engageantes en primaire. Étude d'un dispositif innovant : la Fabulathèque de l'INSPE de Colmar (académie de Strasbourg).

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Auteur / Autrice : Nathalie Bertrand
Direction : Ana Dias-Chiaruttini
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de l'education et de la formation
Date : Inscription en doctorat le 22/12/2022
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : SHAL - Sociétés, Humanités, Arts et Lettres
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : LABORATOIRE D'INNOVATION ET NUMERIQUE POUR L'EDUCATION

Résumé

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La question centrale envisagée dans cette recherche est celle de l'accès au livre et du développement de pratiques de lecture individuelles des élèves à l'école primaire. A travers le prisme des situations pensées pour favoriser l'engagement des élèves en littératie, j'interrogerai la façon dont sont investis les espaces de médiation de la lecture, des livres et des textes dans et hors la classe et celle dont les sujets apprivoisent cette situation. Afin de permettre aux enseignants d'amener leurs élèves à lire davantage, plus souvent, et à développer leur motivation pour l'activité, je m'appuierai sur l'étude d'un dispositif innovant mis en œuvre au sein de la bibliothèque universitaire de l'INSPE du site de Colmar (académie de Strasbourg). Ce dispositif est un laboratoire d'expérimentation in vivo et de développement de pratiques pédagogiques renouvelées du lire-écrire associant formation, enseignement et recherche. Nommé Fabulathèque (un nom qui peut signifier « lieu où l'on parle d'un ensemble d'objets d'intérêt culturel »), les enseignants et leurs classes rencontrent des étudiants du master MEEF 1er degré, futurs enseignants en formation, qui se chargent de développer des situations didactiques permettant supposément de favoriser le plaisir de la réception, accompagnés par un formateur, par l'équipe des bibliothécaires, voire, selon les situations, par d'autres passeurs de lecture (membres d'associations, partenaires des métiers du livre…). Il s'agit de générer des situations didactiques nouvelles ou renouvelées qui méritent d'être observées et évaluées d'un point de vue scientifique, spécifiquement dans cet espace à l'intersection entre le scolaire stricto sensu et l'extrascolaire. Mes postulats sont les suivants. En formant les enseignants à une meilleure appréhension du monde du livre et des pratiques de lecture, en les mettant en relation avec d'autres médiateurs du livre, non seulement nous nourrissons le rapport qu'ils entretiennent eux-mêmes avec les textes, les livres et la lecture, mais nous facilitons l'entrée de leurs élèves dans la culture de l'écrit et motivons ainsi leur envie de lire. La médiation vers la lecture peut s'avérer plus efficace pour les élèves lorsque l'enseignant n'est pas le seul référent auprès d'eux, qu'il entre dans des dynamiques de relations interindividuelles, et lorsqu'il investit des pratiques moins formelles -voire informelles d'éducation. L'intérêt de la venue à la Fabulathèque pour l'enseignant est à la fois de partager des pratiques du lire-écrire avec d'autres médiateurs, mais également l'occasion d'observer ses élèves hors cadre purement scolaire dans des manières d'interagir autour des livres et des activités de lecture plus personnelles, plus autonomes et donc plus authentiques, et ainsi de questionner des situations didactiques différentes qui peuvent favoriser la construction du sujet-lecteur. Il s'agira de montrer en quoi le dispositif Fabulathèque constitue un levier d'action et quelle extension il trouve à côté des situations didactiques mises en œuvre en classe. Peut-il influer sur les pratiques ordinaires qui seraient revisitées par les enseignants à l'aune de l'expérience vécue, des rencontres et des médiations qu'elle occasionne ? L'analyse de ces phénomènes se construira par le biais d'une recherche action intégrée visant à déterminer dans quelle mesure les actions en lien avec la Fabulathèque peuvent constituer un acte formation permettant de renforcer les gestes professionnels acculturants des enseignants tant novices qu'expérimentés et de modifier leurs pratiques ordinaires d'enseignement de la lecture en tant que pratique culturelle à fort enjeu social.