Thèse en cours

Oubli de l'air. Enquête en architecture autour d'une ventilation devenue mécanique

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Auteur / Autrice : Eugénie Floret
Direction : Xavier BonnaudPauline Lefebvre
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences humaines et humanités nouvelles spécialité Architecture, Urbanisme et Environnement
Date : Inscription en doctorat le 02/01/2023
Etablissement(s) : Paris, HESAM
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Abbé Grégoire
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : GERPHAU - Groupe d'étude et de recherche philosophique architecture urbain
établissement de préparation de la thèse : Conservatoire national des arts et métiers (France)

Résumé

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Subjuguées par la technique, les sociétés occidentales ne cessent d'être métamorphosées par un flot d'incessantes innovations. En architecture, ce modèle impacte largement la manière dont le bâti respire, la manière dont nous respirons dans le bâti. Proposant un compromis entre la promesse moderne d'accessibilité à un plus grand confort, les impératifs de maîtrise de la demande d'énergie et la nécessité de veiller à la santé publique, un décret paraît en 1982 en France pour réglementer le renouvellement d'air. Un nouveau régime sociotechnique émerge alors. Si depuis cette date, le traitement de l'air intérieur est devenu souci commun, nous pouvons nous interroger sur les objets de ce traitement, que révèlent-ils de nos environnements construits et comment construisent-ils en retour nos attentions à l'air, au confort, au milieu ? Et quel est donc cet air, cette matière spatiale, que nous manipulons, traitons, recyclons mais à laquelle nous ne pensons plus ? Dépassant le constat d'un oubli de l'air en architecture, ce travail de recherche s'adosse à la philosophie pour engager un souci de l'air. Et ainsi, associe une recherche élémentaire, chimique, scientifique autour de cette matière aérienne, à une attention au banal, autrement dit, aux tuyaux, gaines, tubes, à ce qui se passe sous les sols, dans l'épaisseur des faux-plafonds, dans les fibres des isolants, dans l'épiderme du construit. Par la juxtaposition de récits de manipulations aériennes extraites de documents d'archives et d'une pratique de terrain, nos environnements aérauliques sortiront de l'ombre, seront racontés, questionnés pour faire frémir nos pratiques architecturales quotidiennes, souligner les usages, les rouages, auxquels nous ne pensons plus. De la bulle d'air aux tubes se dessine un écart de pensée, d'appréhension, de perception que cette thèse propose d'investir, engageant l'architecture vers un débranchement.