Thèse en cours

Le travail des portefaix et la spatialité portuaire en Méditerranée septentrionale, du XVème au XIXème siècle.

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Auteur / Autrice : Pauline Rocca
Direction : Corine MaitteAndrea Addobbati
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2022
Etablissement(s) : Université Gustave Eiffel
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Cultures et Sociétés
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Analyse Comparée des Pouvoirs (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne)

Mots clés

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Résumé

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La thèse a pour objet les portefaix et l'organisation sociale de leur travail dans les villes portuaires de Méditerranée septentrionale (fin XVe-XIXe siècles), le long d'une bande littorale continue allant de Marseille à Livourne, à la croisée de différents espaces politiques (Royaume de France, Duché de Savoie, République de Gênes, Grand-Duché de Toscane). Elle propose d'analyser ce groupe de travailleurs portuaires organisés en confréries ou corporations dès le Moyen Âge et investis du déchargement des marchandises des bateaux à la rive, de leur transport, de leur pesée et du prélèvement des droits de douane pour le compte des pouvoirs. L'enjeu est de redonner une visibilité aux portefaix et à leurs conditions de travail et de vie, en restituant leur profil socio-économique, leurs migrations et circulations ainsi que leurs modalités d'organisation, de rémunération et de politisation. Gens de mer et de terre à la fois, les portefaix sont des intermédiaires qui participent pleinement de l'économie maritime et dont l'activité de transport de marchandises s'avère essentielle à la fluidité des échanges, dans et via les espaces portuaires. La perspective comparative et multiscalaire fera ressortir la structuration et les spécificités du métier dans des espaces portuaires multiformes et connectés. Les rapports entre les portefaix et les pouvoirs, de l'échelle du pouvoir central (administrations royale, ducale, communale) à l'échelle locale (celle de l'administration portuaire), permettront aussi d'appréhender le rapport social et de travail enclos dans le fait de « porter » et « faire porter » et d'éprouver l'idée selon laquelle le poids du réel est socialement et symboliquement réparti. L'étude des portefaix questionne la co-construction du travail et de l'espace dans les villes portuaires - donc de la spatialité portuaire, qui sera abordée en mêlant l'histoire et la géographie du travail. Il s'agit d'interroger à nouveaux frais les dynamiques spatiales et sociales des ports. Comment les activités laborieuses et les rapports sociaux façonnent-ils la ville portuaire sur le temps long ? Cette thèse vise enfin à renouveler l'étude du travail portuaire par le croisement de documents d'archives et de documents de nature visuelle (tableaux, dessins, gravures principalement), envisagés dans leur dimension matérielle (représentation des gestes, techniques et marchandises) et symbolique (construction de l'image sociale des porteurs), à travers la réalisation d'une base de données iconographique.