Thèse en cours

Techniques de la peinture en France de la fin du XIVe au début du XVIIe siècle

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Auteur / Autrice : Stéphanie Augustin
Direction : Guy-Michel Leproux
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2022
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Savoirs et Pratiques du Moyen Âge au XIXe siècle (Paris)
établissement opérateur d'inscription : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....)

Résumé

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Beaucoup de peintres du Moyen Âge et de la Renaissance actifs en France étaient polyvalents et se livraient aussi bien à la polychromie de sculptures et à la confection de retables qu'à la peinture murale, voire à l'enluminure et au vitrail, ce qui facilitait les transferts technologiques entre différentes pratiques. Ce travail portera sur la « plate peinture », ancêtre de notre peinture de chevalet, et sur la peinture murale, qui partagent des caractéristiques techniques : même palette de pigments ou presque, liant à l'huile fréquent. Toujours décrites par comparaison avec celles de la peinture flamande et de la peinture italienne, les techniques de la peinture française médiévale et renaissante méritent une étude particulière à partir d'analyses d'œuvres subsistantes, de traités et de documents d'archives. En 1391, le règlement de métier des peintres parisiens évoquait la possibilité de peindre « à l'huile ou à la détrempe, sur bois ou sur toile ». Si l'atelier du peintre médiéval recelait déjà tous les éléments de la peinture moderne telle qu'elle se stabilisa au milieu du XVIIe siècle majoritairement sous la forme à l'huile sur toile, pourquoi a-t-il fallu trois siècles pour y parvenir et quels étaient les liens entre évolutions stylistiques et innovations techniques ? Nous nous demanderons également d'où provenaient les matériaux employés par les peintres actifs en France et quels étaient ceux produits dans le royaume (pigments minéraux, végétaux et animaux, essences de bois, toiles de lin ou de chanvre etc.). Comment les influences étrangères se matérialisaient-elles ? Comment se distinguaient techniquement les commandes des « œuvres d'étal » destinées au marché de l'art ? Quel rapport peut-on établir entre technique picturale et statut social des artistes ? Telles sont les principales questions auxquelles on se propose de répondre. Plus de mille peintures ont été étudiées au laboratoire et dans les ateliers de restauration nationaux du C2RMF à Paris et Versailles, dont plus de 300 ont fait l'objet d'analyses détaillées. Certaines de ces données ont été publiées sous la forme d'études de cas mais jamais, depuis la vaste étude de Jacqueline Marette sur les supports de bois chez les Primitifs (1961), de façon transversale. De même, elles ont été comparées à certains textes de traités déjà connus depuis le XIXe siècle, mais très peu aux informations fournies par les documents d'archives de la période. Peut-on ainsi avoir une meilleure idée de l'énorme biais de conservation des peintures sur toile primitives, qui aboutit à leur quasi-disparition de nos jours ? Plusieurs foyers seront étudiés de manière plus approfondie afin de comprendre les modalités de la création, de la dispersion des peintures, de leur disparition ou de leur conservation à travers des cas concrets comme Paris, Tours, Troyes, Lyon ou Avignon.