Thèse en cours

Développement d'une méthodologie active pour la simulation hybride RANS-LES des écoulements turbulents.

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Auteur / Autrice : Mahitosh Mehta
Direction : Remi Manceau
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Mécanique des fluides 1
Date : Inscription en doctorat le 06/10/2020
Etablissement(s) : Pau
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Exactes et leurs Applications
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Mathématiques et de leurs Applications de Pau

Résumé

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La puissance et le coût de calcul restent hors de portée dans un avenir prévisible pour la plupart des cas qui nécessitent de résoudre une grande partie du spectre de la turbulence. Pour cette raison, la recherche sur les méthodes hybrides RANS/LES, qui sont basées sur une résolution multi-échelle, est en plein essor depuis les deux dernières décennies. Les approches hybrides sont principalement divisées en deux catégories basées sur l'interface entre RANS et LES : i) approches zonales : caractérisées par une pré-division entre les zones RANS et LES par une interface discontinue, et ii) approches continues : caractérisées par une interface diffuse entre RANS et LES. Ces approches hybrides souffrent d'une diminution des contraintes turbulentes lorsqu'elles passent d'une description statistique (RANS) à une description filtrée (LES), ce qui est connu sous le nom de "Modelled Stress Depletion (MDS)", ou problème de "zone grise". Le but de cette thèse est de proposer un modèle actif pour corriger ce problème. Dans les approches zonales, à l'interface entre RANS et LES, il est nécessaire d'ensemencer l'entrée de la zone LES afin qu'elle génère rapidement des structures turbulentes et limite ainsi les effets de zone grise. Cependant, les approches zonales sont trop restrictives et peu flexibles pour les applications industrielles. Le travail effectué dans cette thèse s'inscrit dans le cadre des approches continues. Dans les méthodes hybrides continues, le passage de RANS à LES est activé par des critères basés sur la comparaison d'échelles, généralement l'échelle de longueur intégrale et la taille des mailles locales. Actuellement, les simulations hybrides continues RANS/LES sont assez simples à réaliser, mais Les fluctuations résolues doivent apparaître assez rapidement dans la zone grise et au début de la région LES pour éviter une sous-estimation de la contrainte turbulente lors du passage des zones entièrement modélisées aux zones partiellement résolues. Une génération naturelle de ces fluctuations est observée mais leur croissance n'est pas assez rapide. Pour résoudre ce problème, l'objectif est de générer une turbulence synthétique qui ajoute artificiellement des fluctuations pendant la transition RANS-LES. La présente thèse propose une méthode de forçage volumique basée sur le forçage linéaire anisotrope (ALF) pour générer des fluctuations résolues dans l'équation de quantité de mouvement résolue afin d'éviter le problème de la réduction des contraintes modélisées ("Modelled Stress Depletion (MDS)"). La méthode de forçage proposée est très simple et générale. En effet, elle ne nécessite aucune information sur les directions relatives de l'écoulement et de l'interface diffuse et est indépendante de tout formalisme sous-jacent. L'intensité du forçage est dérivée analytiquement de telle sorte que, lorsque la résolution est affinée, l'énergie perdue par le mouvement modélisé est injectée dans le mouvement résolu. Cette nouvelle méthode de forçage est appelée "active HTLES", car elle est appliquée à l'approche Hybrid Temporal LES (HTLES). Dans cette thèse, la méthode de forçage est développée, mise en œuvre, calibrée et testée dans trois cas d'écoulement différents : écoulement en canal, écoulement en collines périodiques et écoulement le long d'une marche descendante. L'introduction de ce forçage dans l'équation de quantité de mouvement résolue accélère la transition vers la LES et améliore les résultats. Bien qu'il faille la tester dans d'autres configurations, cette approche est très encourageante pour les applications industrielles.