Thèse soutenue

Déclôturer le genre depuis la prison

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Auteur / Autrice : Ludine Cayla
Direction : Abdelhafid Hammouche
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie et démographie
Date : Soutenance le 27/10/2023
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences économiques, sociales, de l'aménagement et du management (Villeneuve d'Ascq)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre lillois d'études et de recherches sociologiques et économiques (Clersé)
Jury : Président / Présidente : Philippe Combessie
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Milly, Catherine Negroni
Rapporteurs / Rapporteuses : Corinne Rostaing, Natacha Chetcuti-Osorovitz

Résumé

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Cette thèse porte sur la situation de femmes trans' privées de liberté. Pour les personnes ayant une expression de genre minoritaire privées de liberté, l'institution carcérale représente une prolongation et une réitération des normes et des règles sociales. Cette recherche montre à travers leurs expériences un double enfermement : leur corps se conçoit comme un premier espace de privation de la liberté, un territoire à reconquérir face au système de genre binaire, de surcroît dans un espace carcéral qui accentue les restrictions puisque, par définition, il restreint la mobilité, et cela, en s'appuyant sur les normes binaires du cissexisme. Afin de penser la situation des femmes trans' privées de liberté, et la façon dont l'institution pénitentiaire est amenée à fonctionner dans un système cisnormé et incidemment hétéronormé, cette thèse s'appuie sur les expériences d'incarcération de plusieurs femmes trans', permettant de questionner ce système, à travers l'analyse de leurs discours et de leurs pratiques, en mettant en évidence leurs stratégies de résistance, tant vis-à-vis de l'institution pénitentiaire que du système de genre que celle-ci leur impose.En ce qui concerne la méthodologie, cette recherche est une enquête qualitative qui a eu lieu en 2019 auprès d'un groupe de femmes trans' privées de liberté dans une maison d'arrêt pour hommes. Elle s'appuie sur une méthode ethnographique et sur le recours à des techniques interactives, réalisées pendant les ateliers menés par une association.