Thèse en cours

Absorption/désorption de l'hydrogène dans les phases MAX, les MXènes et leurs nanocomposites à base de Mg

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Adrien Heinzelmeier
Direction : Thierry GrosdidierAntoine Guitton
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences des Matériaux
Date : Inscription en doctorat le 11/09/2020
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : C2MP - CHIMIE MECANIQUE MATERIAUX PHYSIQUE
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : LEM3 - Laboratoire d Etude des Microstructures et de Mécanique des Matériaux
Equipe de recherche : DEPARTEMENT 2 : Ingénierie des Microstructures, Procédés, Anisotropie, ComportemenT (IMPACT)

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Limiter le réchauffement climatique nécessite la décarbonation des technologies, notamment dans le transport. L'hydrogène comme vecteur d'énergie est un des leviers prometteurs de décarbonation. L'hydrogène peut être stocké dans ses états gazeux (haute pression) ou liquide (cryogénique) mais, pour le transport terrestre, les problèmes de sécurité, de coût et de volume conduisent à de fortes limitations. Le stockage à l'état solide de l'hydrogène dans des réservoirs à basse pression (moins de 10 bar) constitués de matériaux métalliques est l'une des solutions envisagées à ce problème. Le mécanisme de stockage consiste en une transformation réversible du métal en hydrures métalliques métastables, dans une plage de température appropriée (légèrement supérieure à la température ambiante). Un tel système de stockage est sûr et permet une réduction significative du volume du réservoir, par rapport au stockage à haute pression ou liquide, dans le cas où des hydrures de Mg sont utilisés. Cependant, il a été démontré que le Mg présente une faible cinétique de stockage et de déstockage associée à des températures de réactions relativement élevées (> 200°C). Diverses stratégies sont donc testées pour surmonter ces limites avec, notamment le développement de nouveaux alliages associés à l'introduction de défauts cristallins et/ou de catalyseurs. Cependant, les effets des défauts de structure et des catalyseurs sur les mécanismes fondamentaux de la réaction (germination et croissance des hydrures) sont mal connus car ils ne peuvent pas être facilement observés directement dans les microscopes conventionnels en raison de la faible stabilité des hydrures sous vide. Les phases Mn +1AXn (avec n = 1 à 3, M un métal de transition, A un élément du groupe A et X de l'azote ou le carbone) sont des composés ternaires structurés en empilements à l'échelle atomique de plans d'octaèdres de carbures/nitrures de métaux de transition (Mn+1Xn) intercalés entre les plans purs d'éléments A. Ces matériaux dits « nanolamellaires » peuvent être synthétisés par métallurgie des poudres à partir d'éléments bon marché et largement disponibles. Ils présentent en outre une combinaison unique de propriétés : rigidité élevée, faible densité, bonne usinabilité, résistance à l'oxydation, excellentes propriétés mécaniques jusqu'à 1300°C dans l'air et une bonne résistance aux chocs thermiques. En raison de leur structure lamellaire et de leur forte anisotropie cristalline, les phases MAX peuvent théoriquement stocker de grandes quantités d'hydrogène en solution solide entre les plans M et A. Ainsi, elles semblent prometteuses pour favoriser la pénétration de l'H dans le Mg. En outre, la faible densité des phases MAX (4,5 g·cm-3 pour Ti3SiC2) est adaptée pour répondre à l'exigence d'un stockage solide de l'H dans les systèmes de transport. Les phases MAX servent également de précurseurs pour la synthèse des MXènes, l'une des dernières et plus vaste famille de matériaux bidimensionnels répertoriée à ce jour. Sous forme d'empilements, ces matériaux ont démontré des performances remarquables dans divers champs associés à la conversion d'énergie, et notamment comme (co-)catalyseurs pour des réactions clés des piles à combustible. Si peu d'études se sont focalisées sur les potentialités des MXènes dans le domaine du stockage de l'hydrogène, les premiers résultats sont prometteurs. En associant les expertises de plusieurs laboratoires français et internationaux autour d'un même défi sociétal qu'est le stockage de l'hydrogène – LEM3 (Metz, France), Institut Pprime (Poitiers, France), IC2MP (Poitiers, France), GPM (Rouen, France), Beijing Jiaotong University (Chine) et I2CNER (Japon) – nous proposons d'explorer l'influence des différents défauts microstructuraux (dislocations, joints de grains, interfaces hétérophasiques) sur les mécanismes fondamentaux de stockage de l'hydrogène dans les phases MAX, les MXènes et leurs nanocomposites à base de Mg.