Thèse soutenue

Analyse des approches communicationnelles dans le cadre de la lutte contre une pratique socio culturelle préjudiciable : Le cas de l'excision en Côte d'Ivoire

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Auteur / Autrice : Kadidia Coulibaly
Direction : Michel DurampartIsabelle Veyrat-Masson
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'information et de la communication
Date : Soutenance le 20/11/2015
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Érasme (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Sorbonne Paris Nord (Bobigny, Villetaneuse, Seine-Saint-Denis ; 1970-....)
Laboratoire : Laboratoire des sciences de l'information et de la communication (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis)
Jury : Président / Présidente : Françoise Bernard
Examinateurs / Examinatrices : Roger Bautier
Rapporteurs / Rapporteuses : Françoise Bernard, Alain Kiyindou

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Ce travail de recherche traite de la problématique des campagnes de sensibilisation et d’information contre l’excision en Cote d’Ivoire. Nous abordons surtout la question de l’efficacité des nouveaux dispositifs communicationnels en matière de sensibilisation chez les populations impliquées. Si la pratique de l’excision était reconnue positive pour la gente féminine autrefois, des études scientifiques et la médiatisation de ce phénomène ont permis au fil du temps de découvrir les préjudices divers qu'elle entraîne chez la femme en général. Ce constat a suscité des actions en vue d'éradiquer cette pratique. Ainsi depuis plus d’une vingtaine d’années, l’on entreprend un peu partout où l’excision existe, des actions de lutte contre cette pratique. En Afrique, par exemple, plusieurs actions ont été menées pour éradiquer ce phénomène. Des les années 90 des campagnes de sensibilisation ont été initiées aussi bien en Cote d’Ivoire que dans de nombreux autres pays ; On se surprend cependant à constater que malgré tous les efforts mis en oeuvre depuis tant d’années, la pratique est bel et bien toujours existante. Est-ce du a la volonté plus qu’inébranlable de certaines populations à conserver coûte que coûte une Coutume considérée comme un marqueur idéologique de la domination de l’homme sur la femme ? Ou est ce plutôt du à une réelle inadéquation des campagnes de communication avec les contextes de lutte ? Dans certains pays, l’action concertée de l’Etat, des médias et des organisations ont eu un effet très positif dans la lutte contre l’excision ; c’est le cas du Sénégal avec un taux de prévalence passé de 73% à 27%, au Burkina Faso on a une régression lente mais constante, de 85% à 45%. Par contre, en Cote d’ivoire qui représente notre cadre d’étude si la pratique de l’excision avait régressé entre 1990 et 2000 (de 43% à 36 %), force est de constater depuis 2002, on a un regain de ces pratiques caractérisées par une urbanisation du phénomène. Notre intérêt pour ce thème se situant essentiellement dans ce pays, nous avons voulu mener à travers une approche compréhensive (Kaufmann,2007), une réflexion sur les déterminants sociaux et culturels de l’excision et plus particulièrement répondre à certaines questions : D’une part pourquoi le bien fondé des campagnes de sensibilisation instaurées depuis une vingtaine d’année avait un effet limité en Cote d’ivoire ? D’autre part quelles sont les réponses en vigueur dans le cadre de la lutte contre l’excision dans ce pays? Quelle est l’approche communicationnelle et médiatique utilisée ? Quels résultats ont été constatés?Pour mener à bien nos recherches nous avons privilégié une démarche en trois étapes avec une recherche documentaire, des entretiens semi-directifs et des observations participantes. Dans notre première partie, nous ferons un décryptage de la dynamique complexe qui entoure la pratique de l’excision et nous analyserons les premiers programmes de lutte qui, par manque de diplomatie en se situant surtout sur un discours répressif, n’ont pas eu vraiment l’effet escompté vu la persistance de la pratique. Cette résistance des communautés à l’abandon de la pratique a nécessité la révision des techniques de sensibilisation et surtout l’application de techniques plus novatrices et porteuses de sens. Dans le contexte de l’excision, la réussite de l’élaboration des campagnes de communication et surtout l’atteinte des objectifs de ces campagnes dépend fortement de l’implication des populations à tous les points de vue, c’est en ce sens que l’on parle de communication participative. Dans la seconde partie nous essayerons d’analyser l’avis de chercheurs et d’experts sur l’importance de ce type de communication dans les nouveaux enjeux communicationnels pour le changement social. Dans la troisième partie nous recenserons l’implémentation de ces nouvelles approches communicationnelles sur les communautés qui pratiquent l’excision et analyserons leur efficacité.