Thèse soutenue

Les relations entre capital-investisseurs publics et privés et leurs effets sur l’innovation des entreprises

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Auteur / Autrice : Jonathan Labbé
Direction : Anne StévenotAntony Kuhn
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion
Date : Soutenance le 30/11/2022
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SJPEG - Sciences Juridiques, Politiques, Economiques et de Gestion (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CEREFIGE - Centre Européen de Recherche en Economie Financière et Gestion des Entreprises (Lorraine)
Jury : Président / Présidente : Évelyne Lande
Examinateurs / Examinatrices : Anne Stévenot, Antony Kuhn, Emmanuelle Dubocage, Stéphane Saussier, Éric Stéphany
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuelle Dubocage, Stéphane Saussier

Résumé

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Cette thèse porte sur les enjeux encore non explorés des relations entre capital-investisseurs publics et privés en France. Cette recherche mobilise la théorie de l’agence et des incitations ainsi que les théories cognitives de la gouvernance, en particulier l’approchée fondée (Resource Based View). Ces cadres théoriques sont considérés dans la perspective de la théorie des réseaux complexes et des partenariats public-privé. Notre analyse empirique se décompose en trois temps. Après, une étude qualitative à dimension exploratoire, menée auprès de capital-investisseurs et d’acteurs de réseaux d’innovation, nous avons réalisé une première étude quantitative qui couvre la période de 2005 à 2019, basée sur 516 financements effectués dans 283 entreprises françaises. Par la suite, nous avons réalisé, une seconde étude quantitative qui compte 585 financements réalisés dans 322 entreprises sur la même période. Le premier volet de cette étude s’intéresse aux deals accomplis dans les premiers stades de financements : Seed, Early et Expansion; le second, porte sur ceux réalisés au stade Development. L’objectif ici, est double, il s’agit dans un premier temps, d’étudier les effets des financements par syndication et également des acteurs publics et privés sur l’innovation des entreprises, mesurée ici, par les dépenses de R&D et les dépôts de brevets (Input et Output). L’autre finalité de cette recherche est d’observer si les enjeux du financement de l’innovation en termes de performance financière sont les mêmes pour le capital-risque privé et public. Pour tester toutes nos hypothèses, nous utilisons une approche par panels dynamiques (MCO, effets fixes, MMG).La première partie de notre étude, nous offre la possibilité de proposer une définition plus précise de la relation entre capital-investisseur publics et privés et de mettre à jour l’existence d’un phénomène spécifique lié à la présence et l’intervention d’acteurs publics identifié comme un effet d’éviction ou « crowding-out effect ». Les deuxième et troisième parties de ce travail mettent en évidence plusieurs autres résultats. Tout d’abord, le choix pour notre étude de recourir aux variables dépendantes des dépenses de R&D et des dépôts de brevets constituent un premier intérêt. En effet, ces mesures de l’innovation permettent de distinguer les modalités de financement spécifiques à certains types d’acteurs. Ainsi, cette étude montre que les ressources financières octroyées par des investisseurs publics ou privés en tant que chef de file d’une syndication peuvent exercer une influence sur la stratégie d’innovation des entreprises. Ce travail doctoral propose une contribution en soulignant le rôle joué par les acteurs publics et privés dans la gouvernance des entreprises financées par capital-investissement. En effet, les recoupements entre résultats confirment l’intérêt pour un capital-investisseur de se positionner en tant que chef de file au sein d’une syndication. Cette recherche indique également que la stratégie d’investissement poursuivie en syndication mixte semble être la plus efficiente. Enfin, nos résultats montrent que le recours au financement en syndication mixte dirigée par un capital-investisseur privé tend à « optimiser » à la fois, les effets sur l’innovation et la performance financière de l’entreprise. Dans le cas contraire, nous observons que les financements des capital-investisseurs publics ont un effet négatif et significatif sur les dépôts de brevets et sur la variable ROA. Nos conclusions sont au final nuancées, mettant en évidence des logiques d’investissement entre investisseurs publics et investisseurs privés ni parfaitement similaires, ni complètement opposées, mais complémentaires dans certaines conditions.