Thèse en cours

Evaluation de l'impact des activités urbaines sur le transfert de microplastiques dans le l'atmosphère et leur infiltration dans les sols

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Auteur / Autrice : Max Beaurepaire
Direction : Bruno TassinJohnny Gasperi
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de l'Univers et Environnement
Date : Inscription en doctorat le 30/09/2020
Etablissement(s) : Marne-la-vallée, ENPC
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences, Ingénierie et Environnement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : LEESU - Laboratoire Eau Environnement et Systèmes Urbain
Equipe de recherche : Equipe SIE

Résumé

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Depuis le début de leur production industrielle dans les années 50, la production de plastiques a augmenté de façon exponentielle, pour atteindre 348 Mt au cours de l'année 2017. Une fraction encore mal évaluée de ces plastiques échappe aux circuits normaux de production, distribution, gestion des déchets, résultant en une présence ubiquitaire de plastiques dans l'environnement. Les microplastiques, déchets plastiques d'une taille inférieure à 5 millimètres, suscitent notamment l'intérêt de la communauté scientifique. Ces microplastiques proviennent pour la plupart de la dégradation de déchets plastiques dans l'environnement, ainsi que de l'usure des plastiques que nous utilisons quotidiennement, comme les pneus ou les vêtements. Le LEESU (Laboratoire Eau Environnement et Systèmes Urbains) a été dès 2012 l'un des premiers laboratoires dans le monde à initier des recherches sur les microplastiques en milieu continental, et plus particulièrement en environnement urbain. Ses recherches visent à quantifier les sources et les flux de plastiques issus de l'anthroposphère, et les flux et réservoirs de plastiques résultants dans le milieu naturel. Les eaux pluviales sont susceptibles de véhiculer une quantité importante de déchets, depuis les macroplastiques jusqu'aux microplastiques. Ces déchets proviennent notamment de retombées atmosphériques, de l'usure de pneus et de matériaux plastiques de la ville, et de la fragments de déchets plastiques abandonnés sur la voirie. L'objectif de cette thèse sera de mieux caractériser le rôle joué par les eaux pluviales dans le transport des microplastiques, et sa contribution aux apports de microplastiques dans l'environnement. L'agglomération parisienne servira de site d'étude. Un premier volet de ce travail sera méthodologique. Il sera nécessaire d'optimiser le couplage de différentes techniques spectroscopiques et de développer des méthodes alternatives de caractérisation et de quantification des microplastiques dans des eaux urbaines. Au delà de la quantification du nombre de particules par volume d'eau, les répartitions en tailles, morphologies, et compositions polymériques devront être évaluées. Il sera nécessaire d'employer des spectroscopes IRTF-ATR (Infrarouge à transformée de Fourrier – réflexion totale atténuée) micro-IRTF et micro-Raman pour pouvoir intégrer la totalité du continuum de tailles de microplastiques (de 1µm à 5 mm). En parallèle des études spectroscopiques, l'utilisation de la pyrolyse couplée à la chromatographie gazeuse-spectrométrie de masse (pyr-GCMS) devra être explorée. En effet, cette méthode est destructive et ne fournit pas le nombre et la morphologie des microplastiques, mais elle fournit avec précision la répartition en masse des différents polymères. L'étude sera développée à deux échelles spatiales : l'échelle locale d'un ouvrage de gestion à la source des eaux pluviales, et l'échelle de bassins de plusieurs centaines à milliers d'hectares. A l'échelle locale, l'objectif sera d'estimer la pollution plastique générée par le ruissellement et l'impact des ouvrages de gestion à la source sur cette pollution. Différentes approches seront déclinées : il s'agira tout d'abord de caractériser les sources de contamination de l'ouvrage de gestion à la source. Les microplastiques dans l'eau de ruissellement en entrée et en sortie de structure de gestion seront qualifiés et quantifiés, dans le but de calculer un taux d'abattement. De plus, les microplastiques accumulés dans les sédiments et le sol autour de l'ouvrage de gestion seront évalués. A l'échelle du bassin versant, des rejets d'eau de ruissellement à l'exutoire de réseaux séparatifs seront analysés. Plusieurs bassins versants avec des gestions contrastées des eaux urbaines en temps sec et en pluie seront étudiés. Les données de concentration seront extrapolées pour exprimer l'apport total des eaux pluviales en microplastiques. Cette extrapolation présentera toutefois une difficulé majeure : dans le cas de contaminants « classiques » (matière en suspension, métaux, hydrocarbures), une grande variabilité spatio-temporelle des concentrations est observée dans les eaux pluviales. On peut supposer que cette variabilité caractérise également les concentrations en microplastiques . Dans un but de caractérisation, une stratégie d'échantillonnage sur une durée d'au moins douze mois sera définie. Les résultats de cette thèse aideront à mieux estimer l'apport en microplastiques des zones urbaines aux milieux aquatiques. De plus, la connaissance de l'effet des ouvrages de contrôle des eaux pluviales à la source permettra d'évaluer leur intérêt pour la réduction de la contamination en microplastiques à l'échelle globale.