Développement de chaînes de modélisation numérique pour prendre en compte les effets de la variabilité à petites échelles du vent dans la simulation de la production électrique avec des éoliennes
Auteur / Autrice : | Ángel García gago |
Direction : | Auguste Gires |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences et Techniques de l'Environnement |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 06/12/2023 |
Etablissement(s) : | Marne-la-vallée, ENPC |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences, Ingénierie et Environnement |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : HM&CO - Hydrométéorologie et Complexité |
Jury : | Président / Présidente : Martin Obligado |
Examinateurs / Examinatrices : Auguste Gires, Sandrine Aubrun-sanches, Paul Veers, Maxime Thiébaut, Ioulia Tchiguirinskaia, Daniel Schertzer, Rudy Calif | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Rudy Calif |
Mots clés
Résumé
Les champs atmosphériques, dont le vent, présentent une variabilité extrême sur une large gamme d'échelles spatio-temporelles. Cela les rend complexes à analyser, modéliser et même observer. Les outils gaussiens standard ne permettent pas de prendre en compte cette variabilité et sous-estiment les fluctuations extrêmes. Laugmentation continue de la production éolienne dans les scénarios de transition énergétique souligne la nécessité de mieux caractériser et simuler ces champs. Les Multifractales Universels (UM) sont un candidat approprié pour ce cadre requis. En effet, elles reposent sur le concept physique d'invariance d'échelle, hérité des équations de Navier-Stokes, et sont parcimonieuses avec seulement trois paramètres physiquement interprétables pour caractériser pleinement la variabilité des champs. Dans ce cadre, les champs sont générés par un processus de cascade multiplicative, où l'activité est transférée itérativement des grandes échelles jusqu'aux échelles de dissipation (quelques mm pour le vent). Les UM ont été largement mis en oeuvre sur large spectre de champs géophysiques. Dabord, des champs de vent réalistes ont été simulés. Une analyse UM a été mise en uvre sur des données d'anémomètres 3D à haute résolution collectées lors de la campagne de mesure du projet RW-Turb qui a eu lieu pendant 2,5 ans sur le parc éolien des Pays d'Othe. On a observé un bon comportement invariant d'échelles entre 4 secondes et 17 minutes et identifié des tendances sur paramètres UM en fonction de la vitesse moyenne du vent. Des changements rapides sont notés jusqu'à environ 4 m/s avant d'atteindre un plateau. Ensuite, des champs de vent sont simulés en utilisant des méthodes existantes pour les cascades continues. Ces outils sont conçus pour faciliter la simulation de champs géophysiques scalaires et vectoriels. Ils offrent la flexibilité d'étendre leur application à des champs 1D, 2D et 2D+1, fournissant ainsi une approche polyvalente pour la modélisation de champs vectoriels complexes. Quatre méthodes de simulation du vent sont mises en uvre sur la plage d'échelles identifiées dans l'analyse. La première, simpliste, implique la reconstruction des champs de vent à partir de mesures ponctuelles et de lois d'échelles. Deux autres sont basées sur les Flux Intégrés Fractionnairement (FIF). L'une simule directement les champs de vent, tandis que la seconde est adaptée pour modéliser les fluctuations du vent et le reconstruire à partir de là. Des outils ont été développés pour simuler des scalaires (vent horizontal) ou des vecteurs pour des séries temporelles, des cartes ou dans un espace 3D avec le temps. Enfin, des champs ont également été générés en utilisant le logiciel commercial Turbsim, développé par le NREL (Etats-Unis). Il repose sur des statistiques gaussiennes, dont les limites sont connues pour le vent. Les simulations ont été analysées en 1D et 2D pour confirmer leur validité. Les propriétés du vent observées sont mieux reproduites par des simulations FIF directes. Enfin, les champs de vent simulés sont utilisés pour étudier les effets de la variabilité du vent à petites échelles sur le couple de l'éolienne en les intégrant dans trois chaînes de modélisation à la complexité croissante. La première ne prend en compte que la variabilité temporelle, en moyennant le vent et en le considérant à la hauteur de la nacelle. La deuxième intègre la contribution de chaque portion de pale pour calculer à chaque pas de temps le couple global et ainsi prendre en compte à la fois la variabilité spatiale et temporelle. La troisième utilise le logiciel largement utilisé dans la recherche et l'industrie, OpenFAST (NREL). Dans l'ensemble, des caractéristiques similaires sont observées pour les trois types de séries temporelles simulées. L'analyse UM mise en uvre sur un ensemble de simulations montre une meilleure capacité de la méthode intégrale à tenir compte des fluctuations du vent à petite échelle.