Thèse soutenue

Lean manufacturing dans la région métropolitaine de Montréal : niveaux de maturité et système d'opérationnalisation basé sur les objets connectés

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Auteur / Autrice : Didérot Déraillet Tadja
Direction : Michel TollenaereSamuel BassettoTony Wong
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génie Industriel, conception et production
Date : Soutenance le 18/11/2024
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes en cotutelle avec École polytechnique (Montréal, Canada)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ingénierie - matériaux mécanique énergétique environnement procédés production (Grenoble ; 2008-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sciences pour la conception, l'optimisation et la production (Grenoble, Isère, France ; 2006-....) - Université de Montréal (1878-....)
Jury : Président / Présidente : Mohamed-Salah Ouali
Rapporteurs / Rapporteuses : Bertrand Rose, M'hamed Sahnoun

Résumé

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La productivité des entreprises manufacturières de la province du Québec est encore inférieure à celles de l’Ontario et même à la moyenne canadienne en général. Cependant, le lean manufacturing bien connu des milieux manufacturiers est un ensemble de pratiques techniques et non techniques dont la pertinence pour l’amélioration de la productivité est incontestée. Mais très curieusement, il est encore difficile pour plusieurs entreprises manufacturières de l’opérationnaliser. Le lean manufacturing dépend des personnes directement impliquées pour son application. Donc si dans une équipe de travail les membres ne sont pas sensibilisés à ses pratiques, cette équipe sera naturellement moins productive. Ce travail porte d’abord sur l’élaboration du portrait des pratiques du lean manufactuing d’un échantillon d’entreprises manufacturières de la région métropolitaine de Montréal ensuite, sur le développement d’un système d’opérationnalisation basé sur les objets connectés pour améliorer l’acquisition des compétences en pratiques du lean manufacturing par les membres des équipes de travail. La méthode utilisée correspond à une démarche hypothético-déductive. Deux groupes d’hypothèses ont été formulés et testés. Le premier groupe est relatif au lien entre les profils des entreprises manufacturières et les niveaux de maturité en pratiques du lean manufacturing. Le deuxième groupe est relatif aux effets de l’utilisation du système sur l’acquisition des compétences en pratiques du lean manufacturing par les membres des équipes de travail. Le premier groupe d’hypothèses a été testé avec les données provenant d’une enquête auprès d’un échantillon de 42 entreprises. Le deuxième groupe d’hypothèse a été testé avec les données provenant des expériences réalisées dans les laboratoires académiques manufacturiers.Les résultats du sondage analysés par la classification ascendante hiérarchique et le test exact de Fisher indiquent que le niveau de maturité en pratiques techniques de l’échantillon d’entreprises étudié est mitigé (score moyen de 51%) et est liée à la taille des entreprises (p-value = 0.001), mais pas statistiquement liée à leurs régions administratives d’implémentation (p-value = 0.057). Cependant, le niveau de maturité en pratiques non techniques est élevé (score moyen de 71%) et n’a pas de lien avec la taille des entreprises (p-value = 0.093) et encore moins avec la région administrative d’implantation (p-value = 0.494). Le système d’opérationnalisation développé est capable de détecter les temps d’attente, la surproduction, le surstockage, les mouvements inutiles et les déplacements inutiles soit, cinq des sept types de gaspillages. Il a également le potentiel de détecter la non-qualité pour le cas des industries de fabrication mécanique. L’expérimentation de ce système indique qu’il favorise l’acquisition des compétences en pratiques techniques (p-value = 0.004) et en pratiques non techniques (p-value = 0.003).La réalisation de ce travail qui se situe aux frontières du lean manufactuirng et de l’Internet des objets permet de recontextualiser le lean manufacturing. Il a le potentiel d’impacter positivement la productivité des entreprises manufacturières et les inciter au passage à l’industrie 4.0. Sur le plan académique, il peut servir à l’actualisation de l’enseignement du lean manufacturing.