Thèse en cours

Les Cycles de l'Attraction : Rehausser la pollution métallique des sols par l'activation de matières résiduelles magnétiques

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Auteur / Autrice : Brice Ammar-khodja
Direction : Samuel BianchiniAlice Jarry
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : SACRe, arts visuels
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2020
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres en cotutelle avec Université Concordia
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale École transdisciplinaire Lettres/Sciences
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sciences, Arts, Création, Recherche
établissement opérateur d'inscription : École nationale supérieure des arts décoratifs (Paris)

Résumé

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Dans un contexte d'urgence environnementale où la pollution métallique des sols urbains est aussi invisible qu'alarmante, comment des dispositifs artistiques in situ qui activent les propriétés magnétiques de sols contaminés aux métaux lourds peuvent-ils permettre des interactions haptiques, visuelles et proprioceptives qui induisent de nouveaux rapports sensoriels, sensibles et critiques entre les communautés citoyennes, l'environnement urbain et les métaux résiduels ? Bien qu'invisible à l'œil nu, l'abondance de métaux lourds dans les sols contamine les milieux naturels et augmente les risques de maladies graves (Laurian, 2008). D'origine industrielle (fonderie, transport, etc.), cette pollution s'étend sur de nombreux sites au Canada et en France dont une partie se situe au cœur des grandes agglomérations urbaines comme Montréal et Paris (Dermont, 2008 ; ADEME, 2018). L'exposition des citoyens à ces résidus toxiques exige de repenser l'engagement avec les mutations imperceptibles des écosystèmes dont l'origine est anthropique. À la lumière de ces enjeux, cette recherche-création explore comment l'agentivité de polluants métalliques situés dans différents sites urbains contaminés (Champ des Possibles, Montréal ; Zone Sensible, Paris) peut agir sur la perception et les sens afin d'engager un dialogue critique avec les communautés riveraines de ces lieux. Située à la croisée de l'art numérique, du design durable et des approches citoyennes critiques, cette thèse-création explore l'agir de résidus capables de réagir à l'humain et à l'environnement (Bennett, 2009 ; Bengisu et Ferrara, 2018 ; Tibbits, 2021) afin de proposer des visualisations sensorielles et critiques d'enjeux socio-environnementaux pressants. Ceci mènera à la création de plusieurs installations artistiques urbaines qui activent les métaux résiduels présents dans les sols grâce à leur potentiel magnétique, et à des ateliers de mobilisation citoyenne ouvrant à de nouvelles formes d'interactions avec l'environnement. La recherche ouvre ainsi la voie à de nouvelles méthodes durables dans le champ de l'installation artistique ou l'impact environnemental de certaines œuvres est peu discuté (Kelly, 2021). Opérant de façon in situ et revalorisant les résidus négligés de sites contaminés, elle compose avec les contextes socio-environnementaux et politiques de la matière et propose des méthodes inédites d'éco-conception de matériaux artistiques. Enfin, la recherche explore la mobilisation citoyenne pour susciter de nouvelles formes d'interactions et d'engagement avec l'environnement (Loveless, 2019). Via des ateliers citoyens permettant l'expérimentation de métaux résiduels actifs, le projet initie un dialogue entre art, science et société et décloisonne les savoirs pour déployer de nouveaux usages sociaux de la recherche-création.